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même l’injure à la cité tournée en dérision, et encore les constitutions des anciens déchirées.

18. Car, ajoutait-il, eux se confient tout à la fois dans leurs armes et dans leur audace ; mais nous, c’est dans le Seigneur tout-puissant, qui peut d’un signe détruire et ceux qui viennent contre nous et le monde entier, que nous nous confions.

19. Il les fit souvenir aussi des secours de Dieu, qui furent accordés à leurs pères, et des cent quatre-vingt-cinq mille hommes qui périrent sous Sennachérib ;[1]

20. Et de la bataille qu’ils soutinrent contre les Galates dans la Babylonie, de manière que, lorsqu’on en vint à l’action, les Macédoniens, leurs alliés, chancelant, eux en tout six mille hommes seulement, en tuèrent cent vingt mille à cause du secours venu du ciel, et pour cela ils obtinrent un très grand nombre de faveurs.[2]

21. Par ces paroles ils devinrent inébranlables, et prêts à mourir pour les lois et la patrie.

22. C’est pourquoi Judas établit chefs de l’un et de l’autre corps, ses frères Simon, Joseph et Jonathas, mille et cinq cents hommes ayant été placés sous le commandement de chacun d’eux.[3]

23. Outre cela, le livre saint leur ayant été lu par Esdras, et le secours de Dieu ayant été donné pour signal, il se plaça lui-même comme chef au premier rang et combattit contre Nicanor.[4]

24. Et le Tout-puissant s’étant fait leur aide, ils tuèrent plus de neuf mille hommes ; mais, la plus grande partie de l’armée de Nicanor étant affaiblie par les blessures, ils la forcèrent de fuir.

25. Quant à l’argent de ceux qui étaient venus pour les acheter, ils l’enlevèrent et ils les poursuivirent eux-mêmes en tous lieux.

26. Mais ils revinrent pressés par l’heure ; car c’était avant le sabbat ; pour ce motif ils ne continuèrent pas à les poursuivre.[5]

  1. II Macc. 8,19 : Voir 4 Rois, 19, 35 ; Tobie, 1, 21 ; Ecclésiastique, 48, 24 ; Isaïe, 37, 36 ; 1 Machabées, 7, 41.
  2. II Macc. 8,20 : De la bataille. On ignore le temps et l’occasion de cette bataille. On sait seulement que sous le règne d’Antiochus le grand, les Galates étaient très puissants en Asie, et que les Juifs, depuis Alexandre le grand, servaient ordinairement dans les armées des rois de Syrie. Les Macédoniens, c’est-à-dire, les troupes grecques et syriennes auxquelles on avait confié la garde de la Babylonie, en y joignant un corps de Juifs. Six mille ; selon le grec, quatre mille. Voir le verset 16.
  3. II Macc. 8,22 : De l’un et de l’autre corps. Le grec pas plus que la Vulgate n’est susceptible d’aucun autre sens. Ce qui suppose que l’armée était divisée en deux corps ou régiments divisés eux-mêmes en quatre compagnies, dont une était commandée par Judas (voir cependant le verset suivant), et les autres par ses frères. Or, chacune de ces compagnies se composent de quinze cent hommes, on a le nombre de six mille, marqué au verset 16 du texte grec. Joseph ne se trouvant pas ailleurs au nombre des frères de Juda, les uns croient que c’est Jean (voir 1 Machabées, 2, 2), les autres prétendent que ce Joseph était simplement parent ou beau-frère de Judas.
  4. II Macc. 8,23 : Le livre saint, c’est-à-dire, un ou plusieurs passages ; peut-être Deutéronome, 20, verset 2 et suivants. Comparer à 1 Machabées, 3, 56. Esdras ; le grec porte Eléazar, mis à l’accusatif, comme quatrième complément du verbe il établit (constituit) du verset précédent, et il présente Judas en lui-même comme ayant lu dans le livre saint. Le secours, etc. ; leur ayant donné pour signal un mot d’ordre du guet : Le secours de Dieu. Comparer à 2 Machabées, 13, 15. Esdras ou Eléazar était sans doute un prêtre attaché à l’armée.
  5. II Macc. 8,26 : Avant, etc. ; la veille du sabbat, qui commençait au coucher du soleil.