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6. En outre ni les sabbats n’étaient gardés, ni les jours solennels de la patrie n’étaient observés, et nul n’avouait franchement qu’il était Juif.

7. Mais ils étaient conduits par une cruelle nécessité, le jour de la naissance du roi, aux sacrifices profanes ; et lorsqu’on célébrait la fête de Bacchus, on les contraignait d’aller couronnés de lierre en l’honneur de Bacchus.[1]

8. De plus, par la suggestion des Ptolémées, il parut un décret pour les cités des Gentils, voisines de la Judée : qu’elles agiraient elles aussi de la même manière contre les Juifs, afin qu’ils sacrifiassent ;[2]

9. Et que ceux qui ne voudraient point se conformer aux coutumes des gentils, elles les tueraient ; ainsi il n’y avait à voir que misère.

10. En effet, deux femmes, ayant été accusées d’avoir circoncis leurs enfants, furent conduites publiquement par la cité avec ces enfants pendus à leurs mamelles, et on les précipita par les murs.

11. Mais d’autres s’étant réunis dans des cavernes voisines, et y célébrant en secret le jour du sabbat, lorsqu’ils eurent été dénoncés à Philippe, ils furent brûlés par les flammes, parce qu’ils craignaient par religion et pour l’observation du sabbat de se défendre.[3]

12. Je conjure donc ceux qui doivent lire ce livre, de ne pas se scandaliser à cause de tant de malheurs, mais de considérer qu’ils sont arrivés, non pour la ruine, mais pour le châtiment de notre race.

13. Et en effet, ne pas laisser longtemps les pécheurs agir selon leurs désirs, mais en tirer promptement vengeance, c’est la marque d’un grand bienfait de Dieu.

14. Car il n’en est pas pour nous comme pour les autres nations ; le Seigneur attend patiemment que le jour du jugement soit venu, afin de les punir dans la plénitude de leurs péchés.

15. Mais pour nous, il a décidé de manière que, nos péchés étant montés au comble, c’est précisément alors qu’il se vengera de nous.[4]

16. C’est pour cela que jamais il ne détourne sa miséricorde de

  1. II Macc. 6,7 : Le jour de la naissance du roi était fêté dans tout l’Orient. Le grec ajoute que cette fête se célébrait tous les mois et il est certain en effet que les rois d’alors ne se contentaient pas de faire célébrer leur anniversaire au mois de leur naissance, mais à chaque mois de l’année. Le lierre était consacré à Bacchus et l’on célébrait sa fête en se ceignant de couronnes faites avec le feuillage de cette plante.
  2. II Macc. 6,8 : Qu’elles ; littéralement, qu’ils, au masculin, parce que le mot cités est pris ici, non pour les lieux, mais pour les habitants de ces lieux. Des Ptolémées. Quelques manuscrits grecs portent Ptolémée, au singulier, et cette lecture est plus vraisemblable. Il s’agit de Ptolémée, fils de Dorymine, l’ennemi des Juifs, voir 2 Machabées, 4, 45 ; 1 Machabées, 3, 38. Les cités des Gentils voisines, où il y avait des Juifs, en Phénicie, etc.
  3. II Macc. 6,11 : Les cavernes sont nombreuses dans les environs de Jérusalem. À Philippe. Voir plus haut, 2 Machabées, 5, 22.
  4. II Macc. 6,15 : Nos péchés, etc., c’est-à-dire, dès que nos péchés seront etc. Plusieurs donnent à ce verset un sens opposé, en se fondant sur le grec ; mais nous croyons que ce texte dit au fond la même chose que la Vulgate.