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il en fut très contristé, et il retourna à Antioche.

69. Or le roi Démétrius établit pour général Apollonius, qui gouvernait la Cœlésyrie ; et il assembla une grande armée et vint à Jamnia, et il envoya vers Jonathas le grand prêtre,[1]

70. Disant : Toi seul tu nous résistes ; et moi je suis devenu un objet de dérision et d’opprobre, parce que tu exerces un pouvoir contre nous dans les montagnes.

71. Maintenant donc, si tu te confies en tes forces, descends vers nous dans la plaine, et mesurons-nous ensemble, parce qu’avec moi est la force des combats.

72. Demande et apprends qui je suis, moi et tous les autres qui me prêtent secours, qui disent aussi que votre pied ne pourrait tenir ferme devant notre face, et que par deux fois tes pères ont été mis en fuite dans leur terre.[2]

73. Maintenant donc, comment pourras-tu soutenir ma cavalerie et une si grande armée dans une plaine où il n’y a ni pierre, ni rocher, ni un lieu pour fuir ?

74. Or, dès que Jonathas eut entendu les paroles d’Apollonius, il fut ému en son cœur, et il choisit dix mille hommes, et il sortit de Jérusalem, et Simon, son frère, vint à sa rencontre pour le secourir.

75. Ils posèrent leur camp près de Joppé, qui lui ferma l’entrée de la cité, parce que Joppé était une garnison d’Apollonius et il l’attaqua.[3]

76. Mais, épouvantés, ceux qui étaient dans la ville lui ouvrirent, et Jonathas prit Joppé.

77. Or Apollonius l’apprit, et il mit en mouvement trois mille cavaliers et une grande armée.

78. Et il marcha comme pour aller vers Azot, et il se jeta tout d’un coup dans la plaine, parce qu’il avait une multitude de cavaliers, et qu’il se confiait en eux. Et Jonathas le suivit vers Azot, et ils engagèrent un combat.[4]

79. Apollonius laissa secrètement derrière les Juifs mille cavaliers dans son camp.

80. Jonathas sut qu’il y avait une embuscade derrière lui, et les ennemis environnèrent son camp, et lancèrent des traits contre son peuple depuis le matin jusqu’au soir.

81. Mais le peuple restait ferme,

  1. I Macc. 10,69 : Apollonius, probablement fils de l’Apollonius dont parle le second livre des Machabées, 3, vv. 5, 7, avait été l’ami et le confident de Démétrius Ier pendant que celui-ci était retenu comme otage à Rome. C’est ce qui explique pourquoi il abandonna si facilement le parti d’Alexandre Balas, en faveur du fils de son ancien ami, et obtint aussitôt la confiance de Démétrius II. ― La Cœlésyrie proprement dite désignait la longue et large vallée comprise entre le Liban et l’Antiliban, mais le gouvernement de la Cœlésyrie comprenait aussi la Phénicie et la Palestine jusqu’à Raphia.
  2. I Macc. 10,72 : Que par deux fois, etc. Cela se rapporte peut-être à la défaite de Joseph et d’Azarias (voir 1 Machabées, 5, 60), et au combat où Judas fut tué (voir 1 Machabées, 9, vv. 6, 18).
  3. I Macc. 10,75-76 : La garnison syrienne fit fermer les portes de la ville à l’armée de Jonathas, mais les habitants les lui ouvrirent, malgré la garnison. Joppé ou Jaffa est à quatre heures et demie de marche de Jamnia où était Apollonius.
  4. I Macc. 10,78 : Vers Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.