Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2209

Cette page n’a pas encore été corrigée

37. Et le roi prit la moitié de l’armée qui restait, et sortit d’Antioche, capitale de son royaume, en la cent quarante-septième année ; et il passa le fleuve de l’Euphrate, et il parcourait les provinces supérieures.[1]

38. Et Lysias choisit Ptolémée, fils de Dorymine, Nicanor et Gorgias, hommes puissants entre les amis du roi ;[2]

39. Et il envoya avec eux quarante mille hommes de pied, et sept mille cavaliers, afin qu’ils vinssent dans la terre de Juda, et qu’ils la perdissent entièrement, selon la parole du roi.

40. Et ils s’avancèrent avec toutes leurs forces, et ils vinrent, et ils campèrent près d’Emmaüs, dans la partie de la plaine.[3]

41. Et les marchands des régions voisines entendirent leur nom, et ils prirent beaucoup d’argent et d’or, et des serviteurs ; et ils vinrent au camp afin d’acquérir les fils d’Israël comme esclaves : et l’armée de Syrie se joignit à eux, ainsi que les pays des étrangers.[4]

42. Et Judas vit, ainsi que ses frères, que les maux s’étaient multipliés, et que les armées ennemies campaient près de leurs frontières, et ils surent les paroles par lesquelles le roi avait commandé de livrer le peuple à la destruction et à une ruine complète.[5]

43. Et ils dirent chacun à son prochain : Relevons l’état d’abaissement de notre peuple, et combattons pour notre peuple et nos choses saintes.[6]

44. Et l’assemblée se réunit, afin qu’ils fussent prêts pour un

  1. I Macc. 3,37 : La cent quarante-septième année du règne des Grecs (voir 1 Machabées, 1, 11) ; elle répond à l’an 164 avant Jésus-Christ. ― Antioche, sur l’Oronte, au pied d’une montagne dans une plaine très fertile, capitale du royaume de Syrie sous les Séleucides. ― Les provinces supérieures, la Perse et la Médie.
  2. I Macc. 3,38 : Ptolémée, fils de Dorymine, surnommé Macron, avait été gouverneur de Chypre sous Ptolémée Philométor. Il avait livré cette île à Antiochus Epiphane, qui avait fait de lui son favori et l’avait nommé gouverneur de la basse Syrie et de la Phénicie. Il fut disgracié sous Antiochus V Eupator et s’empoisonna. Son père Dorymine est peut-être un Etolien de ce nom qui avait combattu contre Antiochus le Grand, quand celui-ci attaqua la Cœlésyrie. ― Nicanor était fils de Patrocle, un des plus ardents ennemis des Juifs ; il périt dans un combat contre Judas Machabée. ― Gorgias fut le général syrien sur lequel Judas Machabée remporta sa première grande victoire.
  3. I Macc. 3,40 : Près d’Emmaüs, aujourd’hui Amouas, à l’extrémité de la plaine de la Séphéla, au pied des premières montagnes de Juda, à peu près à moitié chemin entre Jaffa et Jérusalem. Cette ville fortifiée par Bacchide, voir 1 Machabées, 9, 50, fut plus tard brûlée par Quintilius Varus et rebâtie par l’empereur Héliogabale sous le nom de Nicopolis. On y voit à peine aujourd’hui quelques misérables huttes.
  4. I Macc. 3,41 : Entendirent leur nom ; apprirent leur arrivée. ― Et ils prirent, etc. Voir 2 Machabées, 8, verset 10 et suivants. ― Le commerce des esclaves était une des parties principales du commerce des Phéniciens et des Philistins. Ces derniers sont très probablement désignés ici sous le nom d’étrangers. Nicanor avait fait venir ces marchands d’esclaves des bords de la mer afin de pouvoir payer avec l’argent qu’ils lui donneraient, en échange des esclaves, le tribut que le roi de Syrie était tenu de payer aux Romains.
  5. I Macc. 3,42 : Ils surent, etc. Cette traduction nous a paru se rapprocher le plus possible du texte qui se refuse d’ailleurs à toute analyse grammaticale, tant dans les Septante que dans la Vulgate.
  6. I Macc. 3,43 : Chacun à son prochain ; hébraïsme pour l’un à l’autre.