Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2185

Cette page n’a pas encore été corrigée

8. Et il arrivera en ce jour-là que des eaux vives sortiront de Jérusalem ; la moitié de ces eaux ira à la mer orientale, et leur autre moitié à la dernière mer ; en été et en hiver elles existeront.[1]

9. Et le Seigneur sera roi sur toute la terre ; en ce jour-là il sera le Seigneur unique, et son nom sera unique.[2]

10. Toute la terre reviendra jusqu’au désert, depuis la colline jusqu’à Remmon, au midi de Jérusalem ; et Jérusalem s’élèvera, et elle habitera en son propre lieu, depuis la porte de Benjamin jusqu’à l’endroit de l’ancienne porte et jusqu’à la porte des angles, et depuis la tour de Hananéel, jusqu’aux pressoirs du roi.[3]

11. Et on y habitera, et il n’y aura plus d’anathème ; mais Jérusalem reposera en sécurité.

12. Et voici la plaie dont le Seigneur frappera toutes les nations qui ont combattu contre Jérusalem ; la chair de quiconque sera debout sur ses pieds se desséchera, et ses yeux se dessécheront dans leur orbite, et sa langue se desséchera dans sa bouche.

13. En ce jour-là, un grand tumulte du Seigneur sera parmi eux ; et un homme prendra la main de son prochain, et sa main s’entrelacera dans la main de son prochain.[4]

14. Mais Juda aussi combattra contre Jérusalem ; et les richesses de toutes les nations d’alentour seront rassemblées : l’or, l’argent et les vêtements en très grand nombre.[5]

15. Et ainsi sera la destruction du cheval, et du mulet, et du chameau, et de l’âne, et de toutes les bêtes qui se trouveront dans ces camps ; elle sera comme cette destruction.[6]

16. Et tous ceux qui seront restés de toutes ces nations qui seront venues contre Jérusalem monteront d’année en année, afin d’adorer le Seigneur Dieu des armées, et de célébrer la fête des tabernacles.[7]

  1. Zach. 14,8 : Des eaux vives, etc. Cette prédiction ne saurait s’entendre à la lettre, de la Jérusalem terrestre, qu’on la considère depuis la persécution d’Antiochus, ou depuis sa dernière prise par les Romains. Ces eaux vives sont la figure du baptême et des autres sacrements de l’Eglise, de la doctrine de l’Evangile et de la grâce du Saint-Esprit. ― La mer orientale, la mer Morte qui représente les Juifs. ― La mer occidentale, la mer Méditerranée, qui figure les gentils. ― L’été et l’hiver, chez les Hébreux, comprennent l’année entière.
  2. Zach. 14,9 : Le Seigneur, etc. Ce passage se rapporte évidemment à Jésus-Christ et à la religion chrétienne. Comparer à Matthieu, 28, 18 ; Jean, 13, 13-14 ; Philippiens, 2, vv. 9, 11.
  3. Zach. 14,10 : Elle habitera, etc. Voir Zacharie, 12, 6. ― Remmon, au midi de Jérusalem, pour distinguer ce Remmon d’un autre qui était au nord de la Palestine, voir Josué, 19, 13. ― Pour les portes et les tours mentionnées ici, voir la note 17 à la fin du volume (appendices).
  4. Zach. 14,13 : Un grand tumulte, etc. ; c’est-à-dire, le Seigneur excitera un grand tumulte. ― Sa main, etc., pour y trouver un secours, un appui, selon les uns, ou pour le livrer au persécuteur, et l’empêcher de se défendre, ce qui paraît plus conforme au contexte.
  5. Zach. 14,14 : Très ; beaucoup. C’est le vrai sens du satis de la Vulgate expliqué par l’hébreu.
  6. Zach. 14,15 : Ainsi sera la destruction, comme cette destruction. Pour le sens de ces mots il faut se reporter au verset 12. ― Par cheval, mulet, etc., quelques interprètes entendent les simples soldats, les peuples grossiers et stupides ; mais chez les anciens l’anathème s’étendait aux animaux aussi bien qu’aux personnes (voir Josué, 6, 21).
  7. Zach. 14,16 : La fête des tabernacles, une des trois fêtes solennelles que tous les Juifs étaient obligés d’aller célébrer à Jérusalem, en mémoire des quarante années qu’ils avaient passées sous des tentes dans le désert.