Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2084

Cette page n’a pas encore été corrigée

16. Ephraïm a été frappé, leur racine a été desséchée ; ils ne porteront pas du tout de fruit. Et que s’ils ont engendré, je ferai périr les fruits de leur sein qui leur sont les plus chers.

17. Mon Dieu les rejettera, parce qu’ils ne l’ont pas écouté ; et ils seront errants parmi les nations.

CHAPITRE 10.


1. Israël était une vigne couverte de feuilles, le fruit les égalait ; selon l’abondance de son fruit elle a multiplié ses autels ; suivant la fertilité de sa terre, elle a été féconde en simulacres.

2. Leur cœur s’est partagé, maintenant ils périront ; lui-même brisera leurs simulacres, il renversera leurs autels.[1]

3. Parce qu’alors ils diront : Nous n’avons pas de roi ; car nous ne craignons pas le Seigneur ; et le roi, que nous fera-t-il ?

4. Vous prononcez les paroles d’une vision inutile, et vous ferez une alliance ; et le jugement du Seigneur germera comme l’herbe amère sur les sillons d’un champ.

5. Les habitants de Samarie ont adoré les vaches de Bethaven ; parce que le peuple a pleuré sur lui, et les gardiens de son temple se sont réjouis de sa gloire, parce qu’elle s’est éloignée de lui.[2]

6. Puisque lui-même a été porté en Assyrie, en présent à un roi vengeur ; la confusion couvrira Ephraïm, et Israël sera confondu dans ses desseins.[3]

7. Samarie a fait disparaître son roi comme l’écume sur la surface de l’eau.

8. Les hauteurs de l’idole, péché d’Israël, seront dévastées ; la bardane et le chardon monteront sur leurs autels ; et eux diront aux montagnes : Couvrez-nous ; et aux collines : Tombez sur nous.[4]

  1. Os. 10,2 : S’est partagé entre le culte de Baal et celui du Seigneur.
  2. Os. 10,5 : Vaches ; pour veaux. Chez les Hébreux aussi bien que chez les Grecs et les Romains, le féminin se mettait quelquefois au lieu du masculin, par mépris et par dérision. ― Bethaven. Voir Osée, 4, 15. ― Le peuple, etc. Pour que cette fin de verset puisse avoir un sens, il faut nécessairement, comme l’ont fait plusieurs interprètes, changer l’ordre des mots aussi bien dans l’hébreu que dans la Vulgate. Pour nous, voici l’explication de ce passage qui nous a paru la mieux fondée, parce qu’elle exige moins de suppositions plus ou moins forcées : ― Son peuple ; le peuple de Bethaven ; ― À pleuré sur lui ; sur Bethaven ; ― Et les gardiens de son temple ; qui autrefois se sont réjouis de sa gloire, de ce qui faisait sa gloire, de ses veaux d’or, ont aussi pleuré sur lui (super eum) ; ― Parce qu’elle, sa gloire ; ― S’est éloigné de lui (migravit ab eo) ; a été transportée hors de son pays.
  3. Os. 10,6 : Lui-même (ipse) ; Bethaven, qui, par une figure très commune dans le style biblique, est mis ici pour son contenu. ― Un roi vengeur. Comparer à Osée, 5, 13.
  4. Os. 10,8 : Voir Isaïe, 2, 19. ― Diront aux montagnes, etc. Jésus-Christ a employé les mêmes paroles, en annonçant aux Juifs le châtiment que Dieu devait exercer sur eux par les armes des Romanis (voir Luc, 23, 30), et saint Jean, pour marquer la frayeur des méchants au jugement dernier (voir Apocalypse, 6, 16).