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5. Et répondant, le roi dit aux Chaldéens : La chose m’est échappée de la mémoire, si vous ne m’indiquez le songe et sa signification, vous périrez, vous, et vos maisons seront confisquées.

6. Mais si vous me dites le songe et sa signification, vous recevrez de moi des dons, des présents et de grands honneurs ; dites-moi donc mon songe et son interprétation.

7. Ils lui répondirent pour la seconde fois, et ils dirent : Que le roi dise le songe à ses serviteurs, et nous lui en donnerons l’interprétation.

8. Le roi répondit et dit : Certainement, je reconnais que vous cherchez à gagner du temps, parce que vous savez que la chose m’est échappée de la mémoire.

9. Si donc vous ne m’indiquez pas le songe, je n’aurai qu’une opinion de vous, c’est que vous avez même préparé une interprétation fallacieuse et pleine de déception, afin de me la dire, jusqu’à ce que le temps se passe. C’est pourquoi dites-moi le songe, afin que je sache que vous donnerez aussi sa véritable interprétation.

10. Répondant donc, les Chaldéens dirent devant le roi : Il n’y a pas d’homme sur la terre qui puisse, ô roi, accomplir votre parole ; et aucun roi, grand et puissant, ne fait de question de cette sorte à aucun devin, à aucun mage, à aucun Chaldéen.[1]

11. Car ce que vous demandez, ô roi, est difficile ; et il ne se trouvera personne qui puisse l’indiquer en présence du roi, excepté les dieux, qui n’ont point de commerce avec les hommes,

12. Ce qu’ayant entendu, le roi, en fureur, et dans une grande colère, ordonna que tous les sages de Babylone périraient.

13. Et, la sentence promulguée, les sages étaient mis à mort ; et l’on cherchait Daniel et ses compagnons, afin qu’ils périssent.[2]

14. Alors Daniel s’informa de la loi et de la sentence auprès d’Arioch, prince de la milice du roi, qui était sorti pour faire mourir les sages de Babylone.[3]

15. Et il lui demanda à lui qui avait reçu pouvoir du roi, pour quel motif une si cruelle sentence

  1. Dn. 2,10 : Les livres de magie chaldéens, dont plusieurs sont parvenus jusqu’à nous, donnent l’interprétation des différentes choses qu’on peut voir en songe, mais ils ne peuvent apprendre quel a été le songe sur lequel on consulte ; Dieu seul peut faire cette révélation.
  2. Dn. 2,13 : Les sages étaient mis à mort (interficiebantur). D’après ces paroles on avait déjà commencé à exécuter la sentence du roi ; celles du verset 24 ne disent pas formellement le contraire.
  3. Dn. 2,14 : Arioch ; en assyrien : Eriaku, signifie d’après quelques-uns, serviteur du dieu Lune.