Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1946

Cette page n’a pas encore été corrigée

30. Et j’ai cherche parmi eux un homme, qui mît une haie entre moi et eux, et qui se tînt opposé à moi pour cette terre, afin que je ne la détruisisse point ; et je n’en ai pas trouvé.[1]

31. C’est pourquoi j’ai répandu mon indignation sur eux ; dans le feu de ma colère je les ai consumés, j’ai ramené leur voie sur leur tête, dit le Seigneur Dieu.[2]

CHAPITRE 23.


1. La parole du Seigneur me fut encore adressée, disant :[3][4]

2. Fils d’un homme, deux femmes furent filles d’une seule mère.[5]

3. Et elles ont forniqué en Egypte ; c’est dans leur jeunesse qu’elles ont forniqué : là leur sein a été déshonoré et leur virginité a été souillée.[6]

4. Or, Oolla était le nom de l’aînée, Ooliba le nom de sa jeune sœur ; et je les ai eues pour femmes, et elles ont enfanté des fils et des filles. Quant à leurs noms, Oolla est Samarie, et Ooliba est Jérusalem.

5. Oolla a donc forniqué contre moi, et elle a été follement éprise de ses amants, des Assyriens ses voisins,[7]

  1. Éz. 22,30 : Un homme qui mit une haie, etc. ; c’est-à-dire qui par ses prières et ses vertus arrêtât ma colère et en suspendît les effets, comme Abraham essaya de le faire en faveur des Sodome, Moïse, Aaron et Phinéès en faveur des Israélites (voir Genèse, 18, verset 23 et suivants ; Exode, 32, verset 11 et suivants ; Nombres, 16, 48 ; Psaumes, 105, vv. 23, 30).
  2. Éz. 22,31 : J’ai ramené, etc. Voir Ezéchiel, 9, 10.
  3. Éz. 23,1-49 : 4o Oolla et Ooliba, Samarie et Jérusalem, leurs crimes et leur châtiment.
  4. Éz. 23,1 : Disant (dicens). Voir, sur ce mot, Ezéchiel, 3, 16.
  5. Éz. 23,2-4 : Les Hébreux d’une même souche, nés d’Abraham et de Sara, n’ont fait qu’un peuple, et sont demeurés unis jusqu’au schisme arrivé après la mort de Salomon. Alors ce royaume fut séparé en deux parties, dont l’une composée des tribus de Juda et de Benjamin, reçut le nom de royaume de Juda, dont Jérusalem était la capitale ; et l’autre comprenant les dix autres tribus, s’appelait le royaume d’Israël, eut dans la suite Samarie pour capitale. Ces deux royaumes, sortis d’une même souche, sont figurés par les deux sœurs venant d’une même mère. Oolla, l’aînée, et dont le nom signifie tente d’elle, représente Samarie, ou le royaume d’Israël, au milieu duquel fut d’abord placé le tabernacle du Seigneur jusqu’à la mort du grand-prêtre Héli. Ooliba, qui est la jeune, et dont le nom signifie ma tente est en elle, représente Jérusalem, ou le royaume de Juda, au milieu duquel fut placé le tabernacle du Seigneur depuis la mort du grand-prêtre Héli. Ces deux grandes portions de l’ancien Israël ont été comparées aux deux grandes portions du nouvel Israël, les Orientaux et les Occidentaux ; l’église grecque qui a imité le schisme de Samarie, et l’église latine qui jouit des prérogatives de Jérusalem. Quant aux infidélités des deux sœurs, Oolla et Ooliba, elles peuvent figurer celles des chrétiens prévaricateurs, dont les châtiments sont tracés sous les châtiments de ces deux sœurs. Saint Jérôme applique en effet aux mauvais chrétiens ce chapitre même, ainsi que le seizième, où sont également comparées les deux sœurs.
  6. Éz. 23,3 : Elles ont forniqué ; elles sont tombées dans l’idolâtrie.
  7. Éz. 23,5 : Contre moi ; en manquant à la fidélité conjugale.