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20. L’âme qui a péché mourra elle-même ; un fils ne portera pas l’iniquité de son père, et un père ne portera pas l’iniquité de son fils : la justice du juste sera sur lui et l’impiété de l’impie sera sur lui.[1]

21. Mais si l’impie fait pénitence de tous ses péchés qu’il a commis, et qu’il garde tous mes préceptes, et qu’il accomplisse le jugement et la justice, il vivra de la vie et ne mourra point.

22. Je ne me souviendrai d’aucune de ses anciennes iniquités ; à cause de la justice qu’il a pratiquée, il vivra.[2]

23. Est-ce que je veux la mort de l’impie, dit le Seigneur Dieu, et non qu’il se détourne de ses voies et qu’il vive ?[3]

24. Mais si le juste se détourne de sa justice, et qu’il fasse l’iniquité selon toutes les abominations que l’impie a coutume de commettre, est-ce qu’il vivra ? toutes les œuvres de justice qu’il avait faites seront oubliées, et dans la prévarication par laquelle il a prévariqué, et dans le péché par lequel il a péché, il mourra.

25. Et vous avez dit : Elle n’est pas juste, la voie du Seigneur. Ecoutez donc, maison d’Israël : Est-ce ma voie qui n’est pas juste, et ne sont-ce pas plutôt les vôtres qui sont corrompues ?[4]

26. Car lorsqu’un juste se sera détourné de sa justice, et qu’il aura commis l’iniquité, il y mourra ; dans l’injustice qu’il a commise, il mourra.[5]

27. Et lorsqu’un impie se sera détourné de son impiété qu’il a commise, et qu’il agira selon l’équité et selon la justice, il vivifiera lui-même son âme.

28. Car réfléchissant, et se détournant de toutes ses iniquités, il vivra de la vie, et il ne mourra point.

29. Et les enfants d’Israël disent : Elle n’est pas juste, la voie du Seigneur. Sont-ce mes voies

  1. Éz. 18,20 : Voir 4 Rois, 14, 6 ; 2 Paralipomènes, 25, 4. ― Un fils, etc. On a prétendu trouver ici une contradiction avec ce qui est dit dans l’Exode (voir Exode, 20, 5), que Dieu punit l’iniquité des pères dans les enfants, jusqu’à la quatrième génération. Mais cette contradiction n’est qu’apparente. En effet, dans l’Exode, il ne s’agissait pas d’un simple individu qui commettait personnellement un crime, mais bien de tout Israël, qui abandonnait le culte de son Créateur pour adorer des dieux étrangers, crime qui, en passant aux descendants, les rendait coupables comme leurs pères. Ici, au contraire, il n’est question que des fautes personnelles des individus, et par conséquent de punitions également personnelles. Moïse lui-même dit, dans le Deutéronome (voir Deutéronome, 24, 16), qu’on ne fera pas mourir les pères pour les enfants, ni les enfants pour les pères, mais que chacun mourra sur pour son péché, parce que dans ce passage du Deutéronome, comme dans celui d’Ezéchiel, il ne s’agit que des fautes des individus. Ainsi les Juifs, réduits en captivité, ne furent pas punis à cause des péchés de Manassé, leur roi, mais parce qu’ils imitèrent sa conduite criminelle.
  2. Éz. 18,22 : Je ne me souviendrai d’aucune, etc. ; littéralement, je ne me souviendrai pas de toutes, etc. Comme nous l’avons déjà fait observer, en hébreu, les mots tout, toute, tous, accompagnés d’une négation, signifient aucun, nulle, nuls.
  3. Éz. 18,23 : Voir Ezéchiel, chapitre 33 ; 2 Pierre, 3, 9.
  4. Éz. 18,25 : Voir Ezéchiel, 33, 20.
  5. Éz. 18,26 : Y ; littéralement, en ces choses (in eis) ; l’hébreu peut signifier, à cause de ces choses ; c’est-à-dire parce qu’il se sera ainsi détourné de la justice, et qu’il aura commis l’iniquité.