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de succin, comme l’apparence d’un feu, au dedans de lui tout autour ; depuis ses reins et au-dessus, et depuis ses reins jusqu’en bas, je vis comme une espèce de feu, resplendissant tout autour.[1]

28. Je vis comme l’aspect de l’arc, lorsqu’il est dans une nuée au jour de la pluie ; tel était l’aspect de la splendeur tout autour.

CHAPITRE 2.


1. Telle fut la vision de l’image de la gloire du Seigneur ; et je vis ; et je tombai sur ma face, et j’entendis la voix de quelqu’un parlant. Et il me dit : Fils d’un homme, tiens-toi sur tes pieds, et je te parlerai.[2][3]

2. Et il entra en moi un esprit, après que le Seigneur m’eut parlé, et il m’établit sur mes pieds ; et j’entendis quelqu’un me parlant,[4]

3. Et disant : Fils d’un homme, moi je t’envoie vers les fils d’Israël, vers ces nations apostates qui se sont retirées de moi ; eux et leurs pères ont violé mon alliance jusqu’à ce jour.[5]

4. Et ce sont des enfants à la face dure, au cœur indomptable,

  1. Éz. 1,27 : Succin. Voir, sur ce mot, le verset 4.
  2. Éz. 2,1-9 : Le premier chapitre raconte à grands traits la manifestation de Dieu à son Prophète ; les chapitre 2 à 3, verset 22, expliquent plus en détail quelle sera la mission d’Ezéchiel et le rôle qu’il devra remplir, chapitre 2, versets 3 à 7. Il lui fait manger un livre dans lequel est contenue sa parole, afin que le Prophète puisse en nourrir ses frères après s’en être nourri lui-même, du chapitre 2, verset 8 au chapitre 3, verset 3. Les contradictions, qui sont toujours réservées au ministre de Dieu, chapitre 3, verset 7 ; voir Matthieu, 10, 24-26, ne lui manqueront pas, mais le Seigneur le rendra plus fort que le diamant, chapitre 3, versets 8 et 9. La scène de la vocation d’Ezéchiel se termine d’une manière saisissante par les actions de grâces que les chérubins rendent à Dieu, qui vient de se choisir un prophète, chapitre 3, versets 12 et 13. Après une sorte de retraite de sept jours, qui était prescrite aux grands-prêtres pour leur consécration, voir Exode, 29, 30 ; Lévitique, 8, 33, Ezéchiel devient comme la sentinelle de son peuple, responsable du mal qu’il n’aura pas empêché ou du bien qu’il n’aura pas fait faire, quand il l’aurait pu. Les deux idées principales qui sont l’objet du livre entier des prophéties d’Ezéchiel se trouvent déjà dans le récit de son inauguration prophétique : le peuple est puni, parce qu’il a été infidèle à son Dieu ; cette pensée est développée dans les chapitre 3 à 32 ; Dieu n’en tiendra pas moins ses promesses en scellant son alliance par la venue du Messie, c’est ce qui est exposé, du chapitre 33 au chapitre 48.
  3. Éz. 2,1 : De quelqu’un ; c’est-à-dire du Seigneur, nommé auparavant dans ce même verset. ― Fils d’un homme ; ou d’homme ; expression poétique familière à Ezéchiel, et qui signifie seulement un homme, un mortel.
  4. Éz. 2,2 : Un esprit ; ainsi portent l’hébreu et les Septante : ce ne peut qu’être une inspiration divine. Voir au début de l’Introduction aux livres Prophétiques, comment Dieu se révélait à ses prophètes. ― Le Seigneur ; mot sous-entendu, est le vrai sujet grammatical du verbe eut parlé (locutus est) ; le latin peut être amphibologique, mais l’hébreu ne l’est pas. ― Il m’établit ; a, au contraire, pour sujet un esprit, pour la même raison.
  5. Éz. 2,3 : Les fils d’Israël ; c’est-à-dire les fils de Juda, qui, à raison de leur origine, pouvaient être appelés fils d’Israël, d’autant plus que ce nom ne pouvait offrir aucune équivoque, à cette époque où le royaume d’Israël ne subsistait plus. Voilà d’où vient que l’écrivain sacré emploie dans son livre la première dénomination au lieu de la seconde. Or les Juifs sont traités comme les gentils de nation rebelle, apostate, parce qu’ils avaient abandonné le Seigneur ; et, comme le Prophète était envoyé de Dieu, tant à ceux qui étaient alors en captivité qu’à ceux qui étaient encore Judée, il devait parler de vive voix aux premiers, et écrire aux seconds.