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avant moi et avant toi dès le commencement, ont prophétisé dans beaucoup de pays et dans de grands royaumes, la guerre, et l’affliction, et la famine.

9. Le prophète qui prédit la paix, lorsque sa parole s’accomplira, sera reconnu pour le prophète que le Seigneur a envoyé véritablement.

10. Et Hananias le prophète enleva la chaîne du cou de Jérémie, le prophète, et la brisa.

11. Et Hananias parla en présence de tout le peuple, disant : Voici ce que di t le Seigneur : Ainsi je briserai après deux années de jours le joug de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et je l’ôterai du cou de toutes les nations.[1]

12. Et Jérémie, le prophète, reprit son chemin. Et la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie, après qu’Hananias, le prophète, eut brisé la chaîne, l’ayant ôtée du cou de Jérémie, le prophète, disant :

13. Va, et tu diras à Hananias : Voici ce que dit le Seigneur : Tu as brisé des chaînes de bois, et tu feras en leur place des chaînes de fer.

14. Car voici ce que dit le Seigneur des armées, Dieu d’Israël : J’ai posé un joug de fer sur le cou de toutes les nations, afin qu’elles se soumettent à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et elles se soumettront à lui ; de plus je lui ai même donné les bêtes de la terre.[2]

15. Et Jérémie le prophète dit à Hananias le prophète : Ecoute, Hananias ; le Seigneur ne t’a pas envoyé, et tu as fait que ce peuple s’est confié dans un mensonge.

16. C’est pourquoi, voici ce que dit le Seigneur : Voilà que moi je te chasserai de la face de la terre ; cette année tu mourras ; car tu as parlé contre le Seigneur.

17. Et Hananias mourut cette année-là, au septième mois.[3]

CHAPITRE 29.


1. Et voici les paroles de la lettre que Jérémie le prophète envoya de Jérusalem aux restes des anciens de la transmigration, et aux prêtres, et aux prophètes, et à tout le peuple que Nabuchodonosor avait fait passer de Jérusalem à Babylone.[4]

  1. Jr. 28,11 : Et je l’ôterai. Ces mots font réellement partie du texte, parce qu’en hébreu, lorsqu’un verbe se trouve construit avec un complément qui ne lui convient pas, un autre verbe auquel appartient ce complément est sous-entendu, et celui qui est exprimé réunit la signification de ce verbe sous-entendu à la sienne propre. C’est ce qui arrive ici, et au verset 12, où les mots du cou (de collo), ne sauraient être le complément du verbe briser (confringam, confregit) ; d’autant plus que la préposition de exprime l’idée de séparation, d’éloignement, aussi bien que la particule hébraïque qu’elle représente.
  2. Jr. 28,14 : Les bêtes de la terre. Voir, pour le sens de cette expression, Jérémie, 27, 6.
  3. Jr. 28,17 : Si l’on veut suivre l’ordre des temps, il paraît qu’il faut passer de ce verset au chapitre 34.
  4. Jr. 29,1-32 : II. Jérémie écrit aux captifs eux-mêmes à Babylone qu’ils ne doivent pas espérer un prompt retour en Judée, mais considérer la Chaldée comme leur nouvelle patrie, et ne pas croire à la parole de ceux qui leur prédisent le contraire, chapitre 29, versets 1 à 9 ; car la captivité ne finira qu’au terme de 70 ans, versets 10 à 15 ; tous ceux qui leur annoncent que la fin de leurs maux est proche les trompent, versets 16 à 23. ― Un de