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9. Et tu t’es parée d’un parfum royal, et tu as multiplié tes essences. Tu as envoyé des messagers au loin, et tu as été abaissée jusqu’aux enfers.[1]

10. Dans la multitude de les voies, tu t’es fatiguée, tu n’as pas dit : Je me reposerai. Tu as trouvé la vie de ta main, à cause de cela tu ne m’as pas prié.[2]

11. Qui t’a rendue inquiète, qui as-tu craint, après que tu as menti, que tu ne t’es pas souvenue de moi, tu n’as pas pensé en ton cœur ? C’est parce que je me tais, et que je suis comme ne voyant pas, que tu m’as oublié.[3]

12. Pour moi j’annoncerai ta justice, et tes œuvres ne te serviront pas.

13. Lorsque tu crieras, qu’ils te délivrent ceux que tu as rassemblés, et un vent les emportera, une brise les enlèvera. Mais celui qui a confiance en moi héritera de la terre, et il possédera ma montagne sainte.

14. Et je dirai : Faites une voie, préparez un chemin, détournez-vous du sentier, ôtez les pierres d’achoppement de la voie de mon peuple.[4]

15. Parce que voici ce que dit le Très-Haut, le sublime, qui habite l’éternité, et dont le nom est saint, et qui habite dans un lieu très élevé, et dans un lieu saint, et avec un coeur contrit et un esprit humble, afin de vivifier l’esprit des humbles et le cœur des contrits.[5]

16. Car je ne disputerai pas éternellement, et je ne me mettrai pas en colère pour toujours : parce qu’un esprit sortira de ma face, et que je créerai des souffles de vie.

17. À cause de l’iniquité de son avarice, j’ai été irrité, et je l’ai frappé ; je t’ai caché ma face, et j’ai été indigné ; et il est allé, vagabond, dans la voie de son cœur.[6]

18. Ses voies, je les ai vues, et je l’ai guéri, et je l’ai ramené, et je lui ai rendu des consolations, à lui et à ceux qui le pleuraient.

19. J’ai créé un fruit de lèvres, paix, paix pour celui qui est loin, et pour celui qui est proche, dit le Seigneur, et je les ai guéris.[7]

  1. Is. 57,9 : Tu t’es parée, etc. ; tu t’es parfumée en l’honneur de Moloch, idole dont le nom en hébreu signifie roi.
  2. Is. 57,10 : La vie de ta main ; c’est-à-dire de quoi vivre par le travail de tes mains.
  3. Is. 57,11 : Que tu m’as oublié ; littéralement et tu, etc. Ici, comme en bien d’autres passages, la particule et ne sert qu’à marquer l’apodose.
  4. Is. 57,14 : Voir Isaïe, 62, 10.
  5. Is. 57,15 : Dit ; le complément de ce verbe ne se trouve qu’au verset 17 ; tout ce qui le suit est une longue parenthèse. ― Un lieu très élevé ; le ciel. ― Lieu saint ; le sanctuaire ou le tabernacle, ou le temple. ― Un cœur contrit, un esprit humble ; singulier pour le pluriel.
  6. Is. 57,17 : À cause, etc. ; ici commence le complément du verbe dit du verset 15. ― Son, le, te, il ; ces pronoms, ainsi que ses, les, lui, etc., du verset 18, se rapportent à peuple d’Israël ou à mon peuple, sous-entendu.
  7. Is. 57,19 : Un fruit de lèvres ; une parole. ― Paix ; ce mot, comme on l’a déjà vu, signifiait chez les Hébreux prospérité parfaite. ― Pour celui, etc. ; c’est-à-dire pour les Gentils et pour les Juifs, selon ce que dit saint Paul (voir Ephésiens, 2, 17) de la paix annoncée par Jésus-Christ. ― Les ; littéralement, le (eum) ; hébraïsme, pour chacun d’eux.