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27. Il n’y a dans lui ni de défaillant ni de fatigué ; il ne sommeillera ni ne dormira ; la ceinture de ses reins ne se déliera pas, ni la courroie de sa chaussure ne se rompra.[1]

28. Ses flèches sont aiguës, et tous ses arcs bandés. La corne de leurs chevaux est comme un caillou ; et ses roues comme l’impétuosité de la tempête.[2]

29. Son rugissement est comme celui du lion ; il rugira comme les petits des lions ; et il frémira ; et il saisira sa proie et il l’étreindra, et il n’y aura personne qui puisse la lui arracher.

30. Et un bruit se fera entendre sur lui en ce jour-là, comme le bruit de la mer ; nous regarderons sur la terre, et voilà les ténèbres de la tribulation ; et la lumière a été couverte de ténèbres par sa profonde obscurité[3]

CHAPITRE 6.


1. En l’année où est mort le roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé ; et ce qui était sous lui remplissait le temple,[4][5]

    il viendra, est l’ennemi, ou l’armée, ou le peuple appelé par le sifflement du Seigneur.

  1. Is. 5,27 : La ceinture, etc. ; celle qu’on portait dans les voyages. ― Ne pas délier la ceinture, c’est donc être toujours en marche.
  2. Is. 5,28 : Ses roues ; les roues de ses chariots. ― La corne de leurs chevaux est comme un caillou. Les anciens ne ferraient pas les chevaux. Ceux de ces animaux qui avaient le sabot très dur, qui avaient « des pieds d’airain », comme dit Homère, étaient par là même particulièrement estimés.
  3. Is. 5,30 : Sa profonde obscurité. Le pronom sa se rapporte au mot tribulation, qui, comme l’affliction, la misère, la calamité, est ordinairement représentée dans l’Ecriture sous l’emblème d’une nuit sombre et ténébreuse.
  4. Is. 6,1-13 : ― 4o Vocation d’Isaïe au ministère prophétique, chapitre 6. ― Le chapitre 6 nous raconte les détails de la vocation du prophète à sa mission prophétique. « La tradition place cette prophétie après la mort d’Ozias et à la première année de Joathan… Les modernes se sont écartés de cet arrangement : 1o parce que le sujet de ce chapitre doit le faire considérer comme le premier dans l’ordre des temps ; 2o parce que le titre : En l’année où est mort le roi Ozias (vérifier si Glaire est gardé ici) (758), se rapporte non au temps qui a suivi, mais à celui qui a précédé la mort de ce roi de Juda… Ces raisons, quoique plausibles, ne vont pas au-delà de simples vraisemblances… Les interprètes ont examiné : 1o quel a été l’objet de cette vision prophétique ; 2o quelle en est la scène ; 3o quelle en est la nature. ― 1o Selon quelques-uns, l’objet de la vision a été le Père, selon d’autres Dieu le Fils, et selon d’autres la Sainte Trinité. Ce dernier sentiment est plus probable, attendu que l’Église, dès les premiers siècles, a reconnu une allusion aux trois personne divines dans les mots : Saint, saint, saint, et dans cette interrogation : Qui enverrai-je (unité de substance), et qui ira pour nous (pluralité de personnes) ? ― 2o La scène s’est passée, selon les uns, dans le temple de Salomon ; selon d’autres, dans le ciel montré à l’imagination du prophète sous des formes semblables à celles du temple… ― 3o On peut admettre une apparition réelle, comme celles dont furent honorés tant d’autres avant Isaïe. Cependant Cornelius a Lapide, après saint Augustin, soutient que tout s’est passé dans l’imaginaire du prophète, et ce sentiment paraît bien plus probable. » (LE HIR.)
  5. Is. 6,1 : Le Seigneur ; c’est-à-dire selon Jean (voir Jean, 12, 40-41), le Fils de Dieu. ― Et