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16. De peur qu’il ne tombe, pourvoyant ainsi à sa sûreté, sachant qu’il ne peut s’aider lui-même ; car c’est une simple image, et il a besoin d’un secours étranger.

17. Et lui faisant un vœu, il le consulte sur ses biens, sur ses enfants, sur un mariage. Il ne rougit pas de parler à un bois qui est sans âme :

18. Pour sa santé, il sollicite un infirme ; pour la vie, il prie un mort, et pour le secourir, il invoque celui qui n’est d’aucune utilité ;

19. Pour un voyage, il s’adresse à celui qui ne peut marcher ; pour acquérir et entreprendre, et pour le succès de toutes choses, il s’adresse à celui qui en toutes choses est inutile.

CHAPITRE 14.


1. Un autre encore, pensant a naviguer, et commençant à faire route à travers les flots impétueux, invoque un bois plus fragile que celui qui le porte.

2. Car le désir d’acquérir l’a inventé, et un ouvrier l’a fabriqué par son adresse.[1]

3. Mais c’est votre providence, ô Roi, qui le gouverne ; parce que c’est vous qui avez tracé sur la mer une voie, et au milieu des flots un sentier très assuré ;[2]

4. Montrant ainsi que vous pouvez sauver de tous les périls, lors même que quelqu’un, sans le secours de l’art, va sur la mer.

5. Mais afin que les ouvrages de votre sagesse ne fussent pas inutiles, les hommes confient leurs âmes même à un faible bois ; et, traversant la mer, ils ont été sauvés avec un vaisseau.[3]

6. Mais aussi dès le commencement, lorsque périrent les géants superbes, l’espoir du globe de la terre se réfugiant dans un vaisseau qui était conduit par votre main, conserva au monde un germe de renaissance.[4]

7. Car béni est le bois par lequel est faite la justice.[5]

8. Mais l’idole qui est faite par les mains est maudite, elle-même

  1. Sg. 14,2-7 : Ces versets forment une parenthèse, dans laquelle l’auteur montre comment, avec la permission de Dieu, la navigation a été inventée par les hommes, afin de faire éclater sa toute-puissance et comment Dieu s’en est servi dans le déluge pour répandre ses bénédictions sur le genre humain.
  2. Sg. 14,3 : Voir Exode, 14, 22. ― Quelques-uns croient que le Sage fait ici allusion au passage de la mer Rouge ; mais la plupart l’entendent de l’art de la navigation
  3. Sg. 14,5 : Ils ont été sauvés (liberati sunt). Le grec met également le verbe au passé ; peut-être que l’écrivain sacré fait allusion à quelque fait antérieur connu des Hébreux, mais dont l’Histoire ne parle pas.
  4. Sg. 14,6 : Un germe de renaissance ; Noé et sa famille, qui ont donné naissance au nouveau monde. Comparer à Genèse, 6, 4 ; 7, 7.
  5. Sg. 14,7 : Béni est le bois, etc. ; expression mystérieuse dans laquelle les Pères découvrent le bois de la croix du Sauveur, laquelle, contribuant à son sacrifice, a procuré au monde le don de la justice qu’il nous a méritée par son sang. Ce bois sacré est figuré par le bois même de l’Arche qui sauva Noé et sa famille.