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16. Elle est entrée dans l’âme d’un serviteur de Dieu et s’est élevée par des prodiges et des signes contre des rois redoutables.[1]

17. Elle a rendu à des justes la récompense de leurs travaux, et les a conduits par une voie admirable : et elle a été pour eux l’ombre pendant le jour, et la lumière des étoiles pendant la nuit ;

18. Elle les a conduits par la mer Rouge, et les a fait passer à travers des eaux immenses.[2]

19. Mais elle a enseveli leurs ennemis dans la mer, et elle les a retirés eux-mêmes du fond des abîmes. C’est pour cela que les justes ont emporté des dépouilles des impies,[3]

20. Et qu’ils ont chanté, Seigneur, votre nom saint, et qu’ils ont loué tous ensemble votre main victorieuse,[4]

21. Parce que la sagesse a ouvert la bouche des muets, et qu’elle a rendu les langues des petits enfants éloquentes.

CHAPITRE 11.


1. Elle a dirigé leurs œuvres par les mains d’un saint prophète.[5]

2. Ils ont fait route par des déserts ; et c’est dans des lieux déserts qu’ils ont planté leurs tentes.[6]

3. Ils ont tenu ferme contre leurs ennemis,

    à la plus cruelle servitude, et même un peuple saint, avec le texte grec, puisque ce peuple était choisi de Dieu pour lui être consacré, et que dès lors il servait et adorait le Dieu que ses pères avaient servi et adoré, et que, de plus, les prémices en étaient consacrées à Dieu dans la personne des anciens patriarches et des autres justes qui leur avaient succédé dans ce même peuple. C’est ainsi que saint Paul, dans le temps même de la réprobation d’une partie du peuple juif, dit en parlant de cette nation : Que si les prémices sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les rameaux aussi (voir Romains, 11, 16).

  1. Sg. 10,16 : D’un serviteur de Dieu ; de moïse. ― Des rois redoutables. Moïse ne parut que devant Pharaon ; mais, comme on l’a vu au verset 14, on donnait dans ces temps-là le nom de roi aux grands et aux princes.
  2. Sg. 10,18 : Voir Exode, 14, 22 ; Psaumes, 67, 13 (?).
  3. Sg. 10,19 : Voir Exode, 12, 35. ― Elle les a retirés eux-mêmes ; c’est-à-dire les Israélites appelés justes dans les versets précédents. La plupart des interprètes expliquent ainsi le texte ; mais quelques-uns appliquent le pronom les (illos) aux Egyptiens, nommés dans le même verset les ennemis des Israélites (inimicos illorum). Ces derniers se fondent : 1o sur ce que Moïse dit expressément qu’après avoir traversé la mer à pied sec, les enfants d’Israël virent les Egyptiens morts sur le rivage (voir Exode, 14, 31) ; 2o sur ce que l’auteur de la Sagesse ajoute immédiatement : C’est pour cela que les justes ont emporté les dépouilles des impies (des Egyptiens) ; arguments, il faut en convenir, plus spécieux que solides.
  4. Sg. 10,20 : Voir Exode, 15, 1.
  5. Sg. 11,1 : Voir Exode, 16, 1. ― D’un saint prophète ; c’est-à-dire de Moïse, appelé en effet prophète dans plusieurs passages de l’Ecriture. Voir Nombres, 12, 6-7 ; Deutéronome, 18, 15 ; 34, 10.
  6. Sg. 11,2 : Par des déserts, dans le Sinaï.