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10. Si l’un tombe, il sera soutenu par l’autre. Malheur à celui qui est seul ! Parce que, lorsqu’il tombe, il n’a pas qui le relève.

11. Et s’ils dorment deux, ils s’échaufferont mutuellement : un seul, comment s’échauffera-t-il ?

12. Et si quelqu’un prévaut contre un seul, deux lui résistent : un cordon triple est difficilement rompu.

13. Vaut mieux un enfant pauvre et sage, qu’un roi vieux et insensé qui ne sait pas prévoir pour l’avenir.

14. Parce que quelquefois, tel sort de la prison et des chaînes pour régner : tel autre, né dans la royauté, se consume dans une extrême pauvreté.

15. J’ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil avec le second jeune homme qui se lèvera à sa place.[1]

16. Il est infini, le nombre du peuple de tous ceux qui ont été avant lui ; et ceux qui doivent venir après ne se réjouiront pas en lui ; mais cela aussi est vanité et affliction d’esprit.[2]

17. Garde ton pied en entrant dans la maison de Dieu, et approche afin d’écouter. Car l’obéissance vaut beaucoup mieux que les victimes des insensés qui ne savent pas ce qu’ils font de mal.[3]

CHAPITRE 5.


1. Ne dis rien témérairement, et que ton cœur ne se hâte pas de proférer une parole devant Dieu. Car Dieu est dans le ciel, et toi sur la terre : à cause de cela, que tes paroles soient en petit nombre.

2. Les rêves suivent les soins multipliés ; et c’est dans les discours multipliés que se trouvera la folie.

3. Si tu as voué quelque chose à Dieu, ne tarde pas à l’effectuer ; car la promesse infidèle et insensée lui déplaît ; mais tout ce que tu auras voué, effectue-le ;

4. Parce qu’il vaut beaucoup mieux ne pas vouer, qu’après un vœu ne pas effectuer ses promesses.

5. Ne permets pas que ta bouche fasse pécher ta chair, et ne dis pas devant l’ange : Il n’y a

  1. Eccl. 4,15 : Le second ; l’héritier d’un roi, lequel doit régner en sa place, a souvent beaucoup plus de partisans que le roi régnant lui-même ; tout le peuple porte sur lui ses espérances. ― Pro eo. Le pronom eo tient lieu de primo ou rege, sous-entendu, et que suppose évidemment l’adjectif secundo. Plusieurs pensent que l’auteur fait ici allusion au roi vieux et insensé, et à l’enfant pauvre et sage du verset 13.
  2. Eccl. 4,16 : Du peuple ; c’est-à-dire de la multitude.
  3. Eccl. 4,17 : Garde, etc. Considère où tu mets le pied, quand tu entres dans le temple ; c’est-à-dire songe à la conduite que tu dois y tenir ; et approche-toi de ceux qui annoncent sa parole, pour écouter et pratiquer les vérités qu’ils t’enseigneront. Cette docilité te rendra agréable au Seigneur. ― Car l’obéissance, etc. Voir 1 Rois, 15, 22 ; Osée, 6, 6.