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27. Les sauterelles qui n’ont pas de roi et sortent toutes par bandes ;[1]

28. Le lézard qui s’appuie sur ses mains, et demeure dans le palais des rois.[2]

29. il y a trois choses qui marchent bien, et une quatrième qui s’avance avec succès :[3]

30. Le lion, le plus fort des animaux, qui n’a peur de la rencontre de personne ;

31. Le coq qui a les reins ceints ; le bélier, et le roi à qui nul ne résiste.[4]

32. Tel a paru insensé après qu’il a été élevé à un rang sublime ; car s’il avait eu de l’intelligence, il aurait mis la main sur sa bouche.

33. Celui qui presse fort les mamelles pour en tirer le lait en fait sortir du beurre ; et celui qui se mouche trop fort tire du sang : et celui qui provoque les colères produit des discordes.[5]

CHAPITRE 31.


1. Paroles de Lamuel roi. Vision par laquelle l’a instruit sa mère.[6]

  1. Prov. 30,27 : Les sauterelles… sortent par bandes souvent innombrables, et l’on sait qu’elles dévorent quelquefois complètement les récoltes.
  2. Prov. 30,28 : Le lézard abonde en Palestine. « Dans les gorges qui descendent vers la mer Morte, des voyageurs ont trouvé des lézards [très grands], notamment une espèce propre à l’Egypte. Une autre espèce, appelée dhab, a été trouvée dans la vallée du Jourdain, près de la montagne de la Quarantaine ; les Arabes la mangent et se servent de sa peau pour en faire des fourreaux de sabre, des sacs à tabac et aussi des sacs pour y conserver le beurre. » (Mgr MISLIN.) La loi mosaïque range le lézard parmi les animaux impurs, voir Lévitique, 11, 30. Il habite dans les murs des maisons comme dans les rochers, et « peut être pris avec la main », comme le dit le texte hébreu.
  3. Prov. 30,29-31 : Les quatre créatures fières.
  4. Prov. 30,31 : Qui a les reins ceints. Comme nous l’avons déjà remarqué (voir Job, 38, 3), chez les anciens Hébreux, ceindre ses reins se disait d’un homme qui entreprenait un voyage ou qui allait au combat. Or on sait que le coq est un animal toujours prêt à se battre. ― Et le roi, etc. Nous avons suivi dans cette phrase l’édition latine de Sixte V, qui porte : Et rex, nec est qui resistat ei ; littéralement et le roi, et il n’est pas qui lui résiste ; leçon qui est plus est conforme à l’hébreu et au contexte que celle de notre Vulgate commune : Et il n’est roi qui lui résiste (nec est rex qui resistat ei) : ce qui signifierait qu’il n’y a pas de roi qui résiste au bélier. Ajoutons que le mot rien, qu’on lit dans plusieurs traductions françaises, forme un vrai contresens.
  5. Prov. 30,33 : Du beurre (butyrum) ; c’est le mot de la Vulgate ; mais nous devons faire observer qu’il s’agit tout au plus de crème faite avec du lait de vache ; car le beurre proprement dit n’était employé chez les anciens Hébreux, de même encore aujourd’hui chez les Orientaux, que comme médicament. Ajoutons que le terme hébreu traduit par beurre signifie généralement du lait de vache, c’est-à-dire du lait moins gras que celui de brebis et de chèvre, et qu’ici il désigne du lait clairet, petit lait ; en sorte que le sens de ce verset, selon le texte original, est : La pression du lait épais fait sortir un lait clair ; c’est-à-dire en pressant un lait gras, épais, on n’en fait couler du lait clairet, du petit lait. On peut voir les preuves de cette interprétation dans notre Pentateuque avec une traduction française, etc., cf. la Genèse.
  6. Prov. 31,1-9 : Le second appendice, chapitre 31, versets 1 à 9, porte pour inscription : « Paroles du roi