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[ps. cxviii.]
LES PSAUMES.


quité n’ont pas marché dans ses voies.

4. Vous avez ordonné que vos commandements soient gardés très exactement.

5. Plût à Dieu que toutes mes voies soient dirigées pour garder vos justifications !

6. Alors je ne serai point confondu, quand je fixerai mes yeux sur vos commandements.

7. Je vous louerai dans la droiture de mon cœur, parce que j’ai appris les jugements de votre justice.

8. Je garderai vos justifications : ne m’abandonnez pas entièrement.

9. Comment un jeune homme corrigera-t-il sa voie ? en gardant vos paroles.

BETH.

10. Je vous ai recherché de tout mon cœur, ne me repoussez pas de vos commandements.[1]

11. C’est dans mon cœur que j’ai caché vos paroles, afin que je ne pèche point contre vous.

12. Vous êtes béni, Seigneur, enseignez-moi vos justifications.

13. J’ai prononcé de mes lèvres tous les jugements de votre bouche.

14. Dans la voie de vos témoignages,

    demande, au milieu des ennemis railleurs qui le persécutent, la grâce de l’illumination (ghimel), de la fermeté (daleth), de la persévérance (hé), et de la force de confesser sa foi avec force et avec joie (vau) ; la parole de Dieu est l’objet de son affection (zaïn) ; il se range parmi ceux qui craignent Dieu (kheth), il reconnaît que son humiliation est salutaire (teth), mais il a besoin de consolation (yod), et il demande en soupirant : Quand serai-je délivré (caph) ? Sans la parole puissante, ferme, éternelle de Dieu qui le soutient, il perdrait courage (lamed) ; elle lui donne la sagesse et la prudence (mem) ; il lui a juré fidélité et il garde son serment, malgré la persécution (nun) ; il abhorre et méprise les apostats (samech). Il est opprimé, mais Dieu ne le laissera pas périr (‘aïn), il ne permettra pas que les efforts des impies, qui lui arrachent des larmes, l’emportent (phé) sur lui, qui est petit (encore jeune) et méprisé, mais que consume le zèle contre ceux qui oublient Dieu (tsadé). Puisse le Seigneur entendre les cris par lesquels il l’appelle, et le jour et la nuit (qof), le consoler bientôt par sa miséricordieuse bonté (resch), lui qui, persécuté par les princes, s’attache fermement à Dieu (schin), et enfin le sauver, lui, pauvre brebis errante et en grand danger (thau) ! ― Toutes les pensées principales des diverses strophes ne sont pas épuisées par cette analyse,… mais elle montre du moins que ce psaume ne manque point de suite et de mouvement dans la pensée, qu’il n’est point un simple poème abstrait, mais que, fondé sur des événements particuliers, il est l’expression d’une situation personnelle, d’où est sorti, comme un fruit de la piété (de l’auteur), c’est éloge intarissable de la loi de Dieu… Il est possible que la composition d’un psaume aussi long, qui manifeste dans sa forme artificielle, depuis le commencement jusqu’à la fin, la tranquillité d’âme d’un confesseur de la foi, soit l’œuvre d’un prisonnier qui abrégeait les heures de sa captivité en exprimant ainsi, en strophes alphabétiques ses plaintes et ses espérances. » (F. DELITZSCH.) « Il nous paraît, dit M. Le Hir, que l’on pourrait tirer de la seule lecture ou exposition de ce psaume une preuve frappante de la divinité d’une religion qui inspire de tels sentiments d’amour, d’amour tendre, vif et désintéressé pour la loi de Dieu. Le Psalmiste va jusqu’à verser des larmes et à se consumer de douleur et d’indignation, par zèle pour cette loi qu’il voit transgressée, méprisée par les méchants. L’homme cherche en vain de tels sentiments en lui-même, il faut que la grâce les y forme. Aussi ne trouve-t-on rien d’analogue dans toutes les littératures ni dans toutes les philosophies profanes. »

  1. Ps. 118,10 : Ne me repoussez, etc. ; c’est-à-dire ne permettez pas que je m’éloigne, etc.