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[ps. civ.]
LES PSAUMES.

32. Lui qui regarde la terre et la fait trembler ; qui touche les montagnes, et elles fument.[1]

33. Je chanterai le Seigneur pendant ma vie : je jouerai du psaltérion en l’honneur de mon Dieu, tant que j’existerai.[2]

34. Qu’agréable lui soit ma parole : pour moi, je mettrai mes délices dans le Seigneur.

35. Que les pécheurs disparaissent de la terre, ainsi que les hommes iniques, en sorte qu’ils ne soient plus : bénis, mon âme, le Seigneur.[3]

PSAUME 104.
(Hébr., CV).

Ce psaume contient des actions de grâces pour tous les bienfaits du Seigneur envers son peuple, et le récit de ses bienfaits depuis la vocation d’Abraham jusqu’à l’entrée des Hébreux dans la terre promise.

1. Louez le Seigneur, et invoquez son nom : annoncez, parmi les nations, ses œuvres.[4]

2. Chantez-le, et jouez du psaltérion en son honneur : racontez toutes ses merveilles.

3. Glorifiez-vous en son nom saint : qu’il se réjouisse, le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur.

4. Cherchez le Seigneur et soyez fortifiés : cherchez sa face sans cesse.[5]

5. Souvenez-vous de ses merveilles qu’il a faites ; de ses prodiges, et des jugements de sa bouche,[6]

6. Postérité d’Abraham, ses serviteurs, enfants de Jacob, ses élus.[7]

7. Lui-même est le Seigneur notre Dieu : sur toute la terre s’exercent ses jugements.

8. Il s’est toujours souvenu de son alliance ; de la parole qu’il a prescrite pour mille générations,
  1. Ps. 103,32 : Qui touche les montagnes, etc. Comparer à Exode, 19, 18.
  2. Ps. 103,33 : Voir Psaumes, 145, 2.
  3. Ps. 103,35 : * Bénis, mon âme, le Seigneur. Ces paroles sont la répétition du refrain initial, verset 1.
  4. Ps. 104,1 : Voir 1 Paralipomènes, 16, 8 ; Isaïe, 12, 4. ― Ce psaume, composé par David, fut chanté à la fête de la translation de l’arche à Jérusalem, voir 1 Paralipomènes, 16, 7. Ce chapitre des Paralipomènes reproduit les quinze premiers versets, voir 1 Paralipomènes, 16, 8-22 ; il les fait suivre sans interruption, de Psaumes, 96, 1 et 106, 47-48. Le Psaume 104 résume l’histoire d’Israël et fait ressortir la Providence de Dieu sur son peuple. Voir Psaumes 77 et 105. ― La versification est régulière, mais ce psaume est sans grande élévation poétique.
  5. Ps. 104,4 : Et soyez fortifiés ; hébraïsme, pour et vous serez fortifiés.
  6. Ps. 104,5 : Prodiges et jugements sont des compléments du verbe souvenez-vous, quoiqu’ils ne soient pas au génitif, comme ils y sont dans le passage parallèle (voir 1 Paralipomènes, 16, 12), parce que, comme nous l’avons déjà fait observer, dans la Vulgate, les cas se mettent l’un pour l’autre, sans égard pour la concordance latine. La même anomalie se trouve ici dans les Septante. ― Les jugements de sa bouche ; c’est-à-dire exécutés par ses ordres, ou prédits auparavant. Comparer à Genèse, 15, 14 ; Exode, 3, 20.
  7. Ps. 104,6 : Ses serviteurs ; c’est-à-dire les serviteurs du Seigneur. Ainsi portent les Septante, en entendant par serviteurs les descendants d’Abraham ; l’hébreu lit son serviteur, en faisant de ce mot un qualificatif d’Abraham. Dans le passage parallèle (voir 1 Paralipomènes, 16, 13), les Septante mettent ses enfants (les enfants du Seigneur), mais l’hébreu met son serviteur. ― Ses élus ; c’est-à-dire les élus du Seigneur, selon l’hébreu et les Septante, ici et dans l’endroit parallèle des Paralipomènes. Quant à la Vulgate, elle est partout amphibologique, les mots servi et electii pouvant être au génitif singulier aussi bien qu’au nominatif vocatif pluriel.