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[ps. xxviii.]
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LES PSAUMES.

qué leur esprit aux œuvres du Seigneur, et aux œuvres de ses mains, vous les détruirez, et vous ne les rétablirez pas.

6. Béni le Seigneur ! parce qu’il a exaucé la voix de ma supplication.

7. Le Seigneur est mon aide et mon protecteur : en lui a espéré mon cœur, et j’ai été secouru : Et ma chair a refleuri ; aussi de toute mon âme je le glorifierai.[1]

8. Le Seigneur est la force de son peuple ; le protecteur et le sauveur de son Christ.[2]

9. Sauvez votre peuple, Seigneur, et bénissez votre héritage ; dirigez-les, et élevez-les jusque dans l’éternité.[3]

PSAUME 28.
(Hébr., XXIX).[4]

Le Psalmiste convie tous les justes à venir louer Dieu dans son temple. Il représente les effets merveilleux de la voix du Seigneur qui éclate dans son tonnerre ; mais qui selon les Pères de l’Église fait sentir plus heureusement sa force dans la conversion des âmes par la prédication de l’Évangile.

Psaume de David.

1. Pour la consommation du tabernacle.

Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur des petits de béliers.[5]

2. Apportez au Seigneur gloire et honneur, apportez au Seigneur de la gloire pour son nom : adorez le Seigneur dans son saint parvis.[6]

  1. Ps. 27,7 : Ma chair a refleuri ; a pris une nouvelle vigueur. ― De toute mon âme ; littéralement De ma volonté (ex voluntate mea), c’est-à-dire librement, spontanément. Le terme du texte hébreu lêb ou cœur se prend souvent dans le même sens.
  2. Ps. 27,8 : Le protecteur et le sauveur de son Christ ; à la lettre : Le protecteur des saluts (protector salvationum), etc. Comparer, pour le sens de cette fin du verset, à 2 Rois, 22, 51.
  3. Ps. 27,9 : Votre héritage, ou propriété, possession ; c’est un explicatif de votre peuple qui précède immédiatement. Voir Deutéronome, 9, 29.
  4. Ps. 28,1-11 : Tableau de la grandeur de Dieu manifestée dans l’orage, au moment de la translation de l’arche. ― Ce psaume est un des plus beaux poèmes descriptifs de toute la collection. À l’aide de quelques traits bien choisis, David dépeint d’une manière parfaite tout ce qu’il y a à la fois de magnifique et de terrible dans les éléments déchaînés. Dans le texte original, l’harmonie imitative du style fait entendre en quelque sorte les roulements prolongés du tonnerre, dans cette voix du Seigneur ou la foudre, sept fois répétée. ― Dans cette description, il y a deux scènes qui forment entre elles un admirable contraste, l’une sur la terre, l’autre dans le ciel. L’orage éclate avec fureur au nord de la Palestine, sur le Liban. Les cèdres qui font sa gloire volent en éclats, et leurs débris bondissent sur les flancs de la montagne comme un jeune taureau. La montagne elle-même tremble, ébranlée dans ses fondements. La tempête travers la terre d’Israël en lançant ses éclairs. Elle atteint au sud le désert de Cadès, où les biches mettent bas d’épouvante. L’homme a fui l’ouragan. Il ne paraît pas dans ce tableau ; il a été rendu muet par la terreur. Et, pendant que le monde est ainsi ébranlé et vacillant, que fait Dieu ? Il est assis en paix sur son trône. Que Dieu fortifie donc son peuple ! ― Le tableau est encadré dans une exhortation à honorer Dieu et une invocation au Seigneur pour qu’il donne la paix à Israël.
  5. Ps. 28,1 : Apportez, etc. Comparer à Psaumes, 95, 7-9.
  6. Ps. 28,2 : Avant la construction du temple, le parvis du Seigneur était une espèce de cour, au-devant du tabernacle ; ce parvis était environné de colonnes d’espace en espace et de rideaux tendus d’une colonne à l’autre. Comparer à Exode, 27, 9-18. ― Voir Nombres, 3, vv. 26, 37 ; 4, vv. 26, 32, etc.