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[ps. xiii.]
LES PSAUMES.


Jusques à quand détournerez-vous de moi votre visage ?[1][2]

2. Jusques à quand formerai-je des projets dans mon âme, et donnerai-je du tourment à mon cœur pendant le jour ?

3. Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il au-dessus de moi ?

4. Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. Eclairez mes yeux, que jamais je ne m’endorme dans la mort :[3]

5. De peur qu’un jour mon ennemi ne dise : J’ai prévalu contre lui. Ceux qui me tourmentent tressailliront de joie, si je suis ébranlé ;

6. Mais moi, j’ai espéré dans votre miséricorde. Mon cœur tressaillira d’allégresse dans votre salut ; je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens ; je chanterai le nom du Dieu Très-Haut.[4]

PSAUME 13.
(Hébr., XIV).

David décrit d’une manière très vive la corruption générale des hommes. Il prédit la délivrance du peuple de Dieu et la joie dont elle sera suivie.

1. Pour la fin, psaume de David.

L’insensé a dit dans son cœur : Il n’y a point de Dieu. Ils se sont corrompus, et ils sont devenus abominables dans leurs affections ; il n’y en a point qui fasse le bien, il n’y en a pas même un seul.[5]

2. Le Seigneur, du haut du ciel, a jeté un regard sur les fils des hommes, pourvoir s’il en est un qui ait de l’intelligence, et qui cherche Dieu.[6]

3. Tous se sont détournés ; tous ensemble sont devenus inutiles ; il n’en est pas qui fasse le bien, il n’en est pas même un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert, ils trompaient avec leurs langues ; le venin de l’aspic est sous leurs lèvres. Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume ; leurs pieds courent avec rapidité pour verser le sang. La désolation et le malheur sont sur leurs voies ; mais la voie de la paix, ils ne l’ont pas connue ; la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux.[7]

4. Est-ce qu’ils ne connaîtront point[8] tous ceux qui opèrent l’iniquité, qui dévorent mon peuple comme un morceau de pain ?[9]

5. Ils n’ont pas invoqué le Seigneur, ils ont tremblé de frayeur là où n’était pas la crainte.
  1. Ps. 12,1 : Pour toujours. Il faut nécessairement suppléer devant ces mots : sera-ce, ou bien les traduire par entièrement, absolument ; sens dont ils sont susceptibles en hébreu.
  2. Ps. 12,1-3 : Plainte à Dieu qui abandonne le Psalmiste.
  3. Ps. 12,4-5 : * Prière pour implorer le secours divin.
  4. Ps. 12,6 : Votre salut ; c’est-à-dire le salut dont vous êtes l’auteur, le salut qui vient de vous. ― * Espoir que la prière du Psalmiste sera exaucée.
  5. Ps. 13,1 : * L’impie nie Dieu et ses actes sont abominables.
  6. Ps. 13,2-3 : * Du haut du ciel, Dieu regarde qui le cherche et il ne voit partout que corruption.
  7. Ps. 13,3 : * La longueur de ce verset provient de ce que : Leur gosier et ce qui suit n’est pas dans le texte original.
  8. Ps. 13,4 : David parle ici au nom de Dieu. Est-ce qu’ils ne connaîtront point, etc. Ce verbe n’a pas plus de complément dans l’hébreu et dans le grec que dans la Vulgate ; mais on suppose tout naturellement que ce complément est ma justice, ou tout autre mot semblable sous-entendu.
  9. Ps. 13,4-6 : * Annonce du châtiment réservé aux coupables.