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19. Est-ce que tu donneras au cheval de la force, ou environneras-tu son cou de hennissements ?[1]

20. Est-ce que tu le feras bondir comme les sauterelles ? La gloire de ses naseaux est la terreur.[2]

21. Il creuse de son sabot la terre, il s’élance avec audace ; il court au-devant des hommes armés ;

22. Il méprise la peur, il ne cède pas au glaive.

23. Sur lui retentira le bruit du carquois, la lance étincellera ainsi que le bouclier.

24. Bouillonnant et frémissant il dévore la terre, et ne tient aucun compte du bruit de la trompette, lorsqu’elle sonne le retour.

25. Dès qu’il entend le clairon, il dit : Oh ! il sent de loin une guerre, l’exhortation des chefs, et les cris confus d’une armée.

26. Est-ce par ta sagesse que l’épervier se couvre de ses plumes, étendant ses ailes vers le midi ?[3]

27. Est-ce à ton ordre que l’aigle s’élèvera, et placera son nid dans les lieux les plus élevés ?

28. C’est dans des pierres qu’il demeure, et c’est sur des rocs escarpés et des rochers inaccessibles qu’il fait son séjour.

29. De là il contemple sa proie, et ses yeux voient de loin.

    par les chasseurs, elle étend ses ailes dont elle s’aide, comme de voiles, pour courir, et qu’elle court ainsi avec une vitesse qui approche du vol le plus rapide. Diodore de Sicile ajoute (liv. II) qu’en courant elle lance des pierres avec ses pieds par derrière si violemment que souvent elle tue les chasseurs. ― Les naturalistes confirment ces détails. « La course des autruches est très rapide, dit l’un d’eux. Les lévriers les plus agiles ne peuvent les atteindre. L’Arabe lui-même, monté sur son cheval, est obligé de recourir à la ruse pour les prendre, en leur jetant adroitement un bâton dans les jambes. Dans leur fuite, elles lancent derrière elles des cailloux comme des traits contre ceux qui les poursuivent. »

  1. Job 39,19 : Environneras-tu, etc. ; c’est-à-dire peux-tu donner au cheval le hennissement qu’il fait retentir autour de son cou ? ― Rollin dit de la description du cheval : « Chaque mot demanderait d’être développé, pour en faire sentir la beauté… Les armées sont longtemps à se mettre en ordre de bataille… Tous les mouvements sont marqués par des signaux particuliers. Cette lenteur importune le cheval. Comme il est prêt au premier son de trompette, il porte avec impatience qu’il faille avertir tant de fois l’armée. Il murmure en secret contre tous ces délais, et ne pouvant demeurer en place, ni aussi désobéir, il bat continuellement du pied et se plaint en sa manière qu’on perde inutilement le temps à se regarder sans rien faire. Dans son impatience, il compte pour rien tous les signaux qui ne sont pas décisifs et qui ne font marquer que quelque détail dont il n’est pas occupé. Mais quand c’est tout de bon, et que le dernier coup de trompette annonce la bataille, alors toute la contenance du cheval change. On dirait qu’il distingue, comme par l’odorat, que le combat va se donner, et qu’il a entendu distinctement l’ordre du général, et il répond aux cris confus de l’armée par un frissonnement qui marque son allégresse et son courage. Qu’on compare les admirables descriptions qu’Homère et Virgile ont faites du cheval, on verra combien celle-ci est supérieure. »
  2. Job 39,20 : La gloire de ses naseaux, etc. Le souffle si fier de ses narines répand la terreur. Un cheval, animé et échauffé, montre une certaine audace par le souffle de ses narines, qui inspire de la crainte à ceux qui le voient.
  3. Job 39,26 : Etendant ses ailes vers le midi. Ce mot fait allusion à l’habitude qu’a d’émigrer l’oiseau dont il est question, le net. Le sens de ce mot n’est pas certain, mais il désigne incontestablement un oiseau de passage.