Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1106

Cette page n’a pas encore été corrigée


2. Écoutez très attentivement sa voix terrible, et les sons qui sortent de sa bouche.[1]

3. Lui-même porte ses regards au-dessous de tous les cieux, et sa lumière se répand sur les confins de la terre.[2]

4. Après lui un bruit éclatera comme un rugissement ; il tonnera par la voix de sa grandeur, et lorsqu’on aura entendu sa voix, on ne pourra la comprendre.[3]

5. Dieu tonnera merveilleusement par sa voix, lui qui fait des choses grandes et impénétrables ;

6. Qui ordonne de descendre sur la terre à la neige et aux pluies de l’hiver, et à ses fortes ondées ;[4]

7. Qui met un sceau sur la main de tous les hommes, afin qu’ils reconnaissent chacun leurs œuvres.[5]

8. La bête entrera dans sa tanière, et elle demeurera dans son antre.

9. Des lieux intérieurs sortira la tempête, et d’Arcturus le froid.[6]

10. Au souffle de Dieu, la glace se durcit, et de nouveau les eaux les plus abondantes se répandent.

11. Le blé désire les nuées, et les nuées répandent leur lumière.

12. Elles parcourent tous les lieux où les conduit la volonté de celui qui les gouverne, et selon ce qu’il leur a ordonné sur la face du globe de la terre,

    tient généralement le livre de Job pour l’œuvre la plus achevée de la poésie hébraïque. Il y a autant de charme pittoresque dans la peinture de chaque phénomène que d’art dans la composition didactique de l’ensemble. Chez tous les peuples qui possèdent une traduction du livre de Job, ces tableaux de la nature orientale ont produit une impression profonde : « Le Seigneur marche sur les sommets de la mer, sur le dos des vagues soulevées par la tempête. ― L’aurore embrasse les contours de la terre et façonne diversement les nuages comme la main de l’homme pétrit l’argile docile. » Nous y voyons “ l’air pur, quand viennent à souffler les vents dévorants du sud, étendu comme un métal en fusion sur les désert altérés. ” » (Alex. De HUMBOLDT.)

  1. Job 37,2 : Le tonnerre est souvent appelé dans l’Écriture la voix de Dieu.
  2. Job 37,3 : Il considère tout ce qui se passe sous le ciel. ― Sa lumière ; c’est-à-dire les éclairs qui accompagnent le tonnerre.
  3. Job 37,4 : Après lui. Partout où il va, des bruits effrayants annoncent sa présence. Selon d’autres : Après l’éclair, qui est représenté dans le verset précédent par le mot lumen ; mais ce mot étant du genre neutre, eum qui est du masculin ne saurait s’y rapporter. ― On ne pourra la comprendre ; on ne pourra rien dire de certain et d’incontestable sur la cause, sur le lieu et sur les circonstances du tonnerre.
  4. Job 37,6 : Ses fortes ondées ; littéralement Les ondées de sa force ; ce genre de construction est assez usité dans le style biblique.
  5. Job 37,7 : Qui met un sceau, etc. Nous sommes tous comme les esclaves de Dieu, qui a gravé, pour ainsi dire, dans la main de chaque homme son emploi, sa qualité et son rang, son engagement. Cette coutume d’imprimer des marques aux esclaves, est connue dans toute l’antiquité, et on la pratique encore aujourd’hui dans l’Orient. Comparer à Isaïe, 44, 5 ; Ezéchiel, 9, 6 ; Apocalypse, 7, 3 ; 13, 16. Chez les Romains, on imprimait avec un fer chaud une certaine marque aux soldats qu’on enrôlait. Voir Veget., liv. I, chap. VIII ; liv. II, chap. V. Eliu peut donc faire ici allusion à cet ancien usage, pour montrer notre dépendance du Seigneur. Cependant d’autres expliquent ce passage dans le sens que Dieu, pendant les orages, ferme la main des hommes et la scelle, en quelque sorte, pour les empêcher de travailler à la terre, et qu’ils reconnaissent que toutes leurs œuvres ne se font que par l’ordre du Seigneur.
  6. Job 37,9 : D’Arcturus, la constellation de la grande Ourse.