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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


gement réfléchi que quelques-uns semblent attendre de lui ?

Tout le monde s’accorde à proclamer que la question doit être posée, discutée et tranchée dans le calme, avec sang-froid. Au sortir d’une période électorale, qui n’aurait pu être qu’effroyablement agitée, la Chambre se trouverait-elle dans les conditions désirables pour aborder l’examen du problème ?

Il serait puéril et peu digne de vous, dans une aussi grave occurrence, de recourir à des moyens dilatoires pour esquiver les responsabilités de l’heure. Vous êtes des hommes politiques aux prises avec les difficultés d’un problème politique posé par des événements qu’il n’a pas été en votre pouvoir d’éviter. Ce problème, vous avez le devoir de lui donner la prompte solution que comportent à la fois les principes et les intérêts de la République.

Le projet que vous présente la majorité des membres de votre Commission est de nature à vous faciliter la tâche. Conçu, discuté, voté dans un large esprit de tolérance et d’équité, il sauvegarde tout ensemble les légitimes et respectables préoccupations des consciences, les intérêts des personnes et les droits supérieurs de l’État. Ce n’est pas une œuvre de passion, de représailles, de haine, mais de raison, de justice et de prudence combinées, a laquelle votre Commission vous demande de vous associer.

On y chercherait vainement la moindre trace d’une arrière-pensée de persécution contre la religion catholique. Les trois cultes reconnus en France y reçoivent un traitement égal. Toutes les dispositions concernant le régime des édifices, celui des associations, les précautions d’ordre public, la situation des ministres, leur sont communes.

Le projet adopté par votre Commission ne s’écarte du droit commun que dans l’intérêt de l’ordre public.