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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT

VII


CONCLUSION


Ce n’est plus l’heure d’insister sur les considérations théoriques qui militent en faveur de la séparation des Églises et de l’État. Elles ont été abondamment, et de tout temps, produites par des écrivains et des orateurs dont on essaierait vainement de dépassée ou même d’égaler l’éloquence. Aujourd’hui, il n’est plus personne pour contester sérieusement que la neutralité de l’État en matière confessionnelle ne soit l’idéal de toutes les sociétés modernes. Dans une démocratie surtout, dont toutes les institutions ont pour base le suffrage universel, c’est-à-dire le principe de la souveraineté du peuple, le maintien d’un culte officiel est un tel défi à la logique et au bon sens qu’on a le droit de se demander comment la République française a pu pendant trente-quatre ans s’accommoder de ce régime équivoque.

C’est que, plus fortes et plus décisives que toutes les raisons de principe, les considérations de fait ou d’opportunité ont toujours prévalu jusqu’ici.

Depuis l’avènement de la troisième République les hommes d’État qui se sont succédé au pouvoir ont persisté dans la poursuite de cette chimère : asservir à leurs desseins la puissance politique de l’Église. Et la plupart se sont bercés de cette illusion que le Concor-