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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


grave problème de la séparation de l’Église romaine et de l’État, ses conseillers légistes le posaient sur le terrain des idées.

Nous passerons sur les événements qui suivirent. Ils sont importants cependant pour l’histoire de la papauté. C’est le grand schisme d’Occident, d’abord bicéphale, puis tricéphale. Ce sont les conciles qui, peu à peu, s’établissent en limitateurs de la puissance romaine. C’est le concile de Constance qui, en en 1418, malgré la fuite du pape, se déclare œcuménique et proclame que « tout chrétien, y compris le pape, lui doit obéissance pour ce qui concerne la foi, l’extinction du schisme et la réforme générale de l’Église, dans son chef et dans ses membres. » C’est le concile de Bâle (1431), qui abolit l’impôt des annates, principal revenu des papes.

Eugène IV, alors pape, adresse une encyclique aux princes de l’Europe, disant qu’un concile a émis la prétention de porter atteinte à ses prérogatives et de diriger l’Église, en ses lieu et place. Il transfère le concile à Ferrare. Celui de Bâle se maintient et nomme un antipape.

Quelle est, dans le conflit, l’attitude du roi de France ? Elle est d’un homme prudent, d’un politique avisé. Charles VII se déclare pour Eugène IV ; mais, au même moment, il travaille à recueillir, dans les décrets de Constance et de Bâle ce qui peut être favorable aux théories gallicanes, et avec ces éléments il crée le statut nouveau de l’Église de France, la pragmatique sanction de 1438.



La pragmatique sanction. — Charles VII avait déjà eu l’occasion, à plusieurs reprises, de faire monde sentiment nationaux dans la question des rap-