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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


notable partie des renseignements qui vont suivre, expose dans quelles conditions la séparation des Églises et de l’État a été établie et réalisée au Brésil.

Le Brésil est, comme le Mexique, presque exclusivement peuplé de catholiques (15 millions et demi sur une population de 16 millions). Avant la révolution de 1889 la monarchie brésilienne reconnaissait la religion catholique romaine comme religion d’État. Jusqu’en 1881 les non-catholiques étaient exclus de tout mandat législatif. Depuis la révolution, le Brésil est une république fédérative et décentralisée où les principes de la laïcité de l’État et de la liberté des cultes ont été reconnus.

Les textes qui organisèrent le nouveau régime sont le décret du gouvernement provisoire du 7 janvier 1890, la Constitution du 24 février 1891 et la loi sur les associations du 10 septembre 1893.

L’article 2, § 2, de la Constitution interdit aux États comme à l’Union d’établir, de protéger ou d’entraver les cultes religieux.

L’article 72, § 7, interdit toute subvention officielle en faveur d’une Église, tous rapports officiels avec une Église.

L’article 72, § 3 consacre, comme l’avait fait l’article 2 du décret du 7 janvier 1890, le principe du libre exercice — privé ou public — de tout culte.

L’article 72, § 28, porte que nul citoyen brésilien ne pourra en raison de ses croyances ou de ses fonctions religieuses êtie privé de ses droits réels ou politiques ni se soustraire à l’observation de ses droits de citoyen.

Le budget des cultes est, on le voit, entièrement supprimé. Il s’élevait, avant 1889, a environ 2.500.000 francs et comprenait, outre les traitements des ministres da culte, les allocations qui étaient accordées aux bienheureux saint Sébastien et saint Antoine à rai-