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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


régime légal assez strict mais non oppressif sous lequel elle vit. « Le clergé n’est pas à plaindre. Les curés des paroisses rurales ont une situation plutôt meilleure que sous l’ancien régime. Les dons, les quêtes dans l’église, le casuel suffisent à soutenir les frais du culte et entretenir les ministres et les séminaires… Les églises, fort délabrées et mal desservies en 1857, ont recouvré leur splendeur » (P. G. La Chesnais, op. cit., p. 89.) Le gouvernement du président Porfirio Diaz n’a cessé d’appliquer sans hostilité à l’égard de l’Église, mais avec fermeté, la législation laïque de 1874 ; et, s’il faut en croire une correspondance récemment adressée de Rome au Journal des Débats, il a toujours opposé une fin de non-recevoir aux démarches officieuses faites assez fréquemment. La séparation complète de l’État et de l’Église nouveau Concordat.

Cuba. — La République de Cuba, dont la population d’environ 1.572.000 habitants est presque entièrement catholique, offre un exemple unique assurément La séparation complète de l’État et de l’Église s’y est faite « sans phrases », pourrait-on dire : sans promulgation d’aucune loi ni d’aucun décret, sans agitation anticléricale, sans protestation de la part de l’Église.

Les États-Unis, en intervenant militairement dans l’île en 1899, n’ont pas seulement donné aux Cubains la liberté et l’indépendance ; ils ont substitué, sans mot dire, au régime espagnol de la religion d’État le régime américain de la séparation. Sous la domination espagnole les frais du culte catholique (traitements, pensions, entretien des édifices) étaient supportés par le budget ; les autres cultes n’étaient que tolérés et leur service n’était permis que dans des locaux privés. Dès le début de l’intervention améri-