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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


a trente-six ans une véritable séparation d’une Église et de l’État, à savoir le Disestablishment de l’Église protestante d’Irlande.


I. — Il y a dans le Royaume-Uni beaucoup d’Églises protestantes qui ne sont rattachées par aucun lien à l’État et n’ont jamais été « établies ». On range leurs fidèles sous les dénominations génériques de dissenters (dissidents) et non conformistes. Dans le pays de Galles, les six septièmes de la population (qui est d’environ 1.574.000 habitants) se rattachent à des sectes non-conformistes (méthodiste, congrégationaliste, wesleyenne, baptiste, etc.). En Écosse, les fidèles des Églises indépendantes de l’État sont beaucoup plus nombreux que ceux de l’Église presbytérienne établie. Enfin l’Église catholique romaine compte environ 5.750.000 fidèles, dont 3.308.000 en Irlande. Pendant de longs siècles, non-conformistes et catholiques furent soumis à un régime d’exception ; l’exercice de leurs cultes était à peine toléré et ils étaient privés en parti de leurs droits civils et de tous droits politiques. Il ne reste aujourd’hui que des vestiges de cette législation draconienne, issue des guerres religieuses du seizième et du dix-septième siècles. Des lois de 1791 et de 1829 ont accordé aux catholiques presque tous les droits civils et politiques. Seules quelques hautes fonctions de l’État demeurent interdites aux dissidents et aux catholiques romains ; encore la question est-elle controversée. L’exercice du culte dans les églises et temples est libre pour toutes les sectes dissidentes, mais cet exercice doit être public. Depuis 1832 aucun a enregistrement », aucune déclaration n’est plus obligatoire pour l’ouverture d’un lieu de culte. Mais quand les temples sont déclarés, ces édifices sont exemptés d’impôts, et les ministres qui sont attachés à ces temples jouissent de cer-