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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT

La législation ecclésiastique des Pays-Bas ne diffère guère de celle de la Belgique. La Constitution proclame la liberté des opinions religieuses et déclare qu’une protection égale est accordée à toutes les communions religieuses. Mais il y a trois religions privilégiées, subventionnées par l’État : ce sont les cultes catholique, protestant et israélite.

Dans les deux pays d’Europe dont il nous reste à parler, on rencontre, à côté des Églises officielles, des Églises libres et séparées de l’État : et, particularité intéressante, l’Église catholique est au nombre de ces Églises libres.

Les deux pays dont il s’agit sont : la Grande-Bretagne et la Suisse.


Grande-Bretagne et Irlande. — Il y a, dans le Royaume-Uni, deux Églises officielles, « établies » : ce sont l’Église anglicane (Church of England) en Angleterre, et l’Église presbytérienne en Écosse. Le souverain en est le chef suprême. On sait que la hiérarchie ainsi que les dogmes et les rites de l’Église anglicane diffèrent assez peu de ceux du catholicisme romain, tandis que l’Église établie d’Écosse est organisée d’après le système électif généralement adopté par les sectes protestantes. Ces Églises officielles sont spécialement protégées par l’État, mais non pas subventionnées par lui. Il n’y a point de budget des cultes. Les revenus de la dotation immobilière attachée depuis de longs siècles aux divers titres ecclésiastiques (archevêchés, évêchés, chapitres et cures), le produit des dîmes, les contributions des fidèles constituent les ressources de l’Église anglicane. Mais on peut s’attarder ici à l’étude de ces églises établies. Il est plus utile d’examiner la condition juridique des Églises séparées et libres et aussi de rappeler dans quelles conditions a été opérée, il y