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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


d’exercer une haute surveillance sur les biens des communions religieuses et sur les fondations dont elles sont en possession ; il doit veiller à ce que ces biens soient réellement affectés aux buts (religieux, scolaire, charitable) qui sont autorisés par la loi.

Cette législation établit, on le voit, une parfaite égalité entre les divers cultes ; elle ne laissent subsister que des liens très lâches entre l’État et l’Église ; il n’y est pas fait mention d’allocations fournies par l’État.

Sans doute le budget des cultes est incorporé dans le budget général de l’État qui se charge du payement des dépenses afférentes aux divers cultes ; mais Ces dépenses sont couvertes par le montant des taxes d’église perçues spécialement sur les fidèles de chaque culte. En sorte que les ressources générales du budget ne sont point affectées aux cultes et que les citoyens « sans confession » ne participent aux frais d’aucun culte. Une semblable législation présente, avec un régime légal de séparation, de grandes analogies. Toutefois l’Église catholique demeure en Hongrie une religions officielle : elle est celle de la couronne, sinon de la majorité de la population (sur 19 millions 254.000 habitants il n’y a que 9.919.000 catholiques romains). Les hauts dignitaires de cette Église touchent comme les membres du haut clergé autrichien, les revenus d’un patrimoine foncier très considérable, accumulé depuis de longs siècles et à l’égard duquel n’est intervenue jusqu’à présent aucune loi de sécularisation.


Il y a deux pays voisins du nôtre où les idées de laïcité et de neutralité de l’État ont fait, au siècfé dernier, des progrès bien plus sensibles que dans la plupart des États de l’Europe centrale et orientale, mais où l’on aurait tort néanmoins de vouloir cher-