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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


Églises s’étaient fondées, ne se rattachant pas aux Églises officielles. Le synode de 1848 amena une scission plus profonde, car, par suite de son refus de promulguer une confession de foi, les dissidents convoquèrent un synode constituant des nouvelles Églises le 20 août 1849, sous la présidence du pasteur Frédéric Monod, où treize Églises constituées et dix-huit en formation furent représentées. Les nouvelles Églises adoptèrent l’organisation presbytérienne synodale qu’elles ont toujours fidèlement maintenue et prirent comme dénomination le titre d’Union des Églises évangeliques libres de France. Elles ont réalisé depuis cette époque, de la manière la plus complète, le principe de la séparation de l’Église et de l’État. Avoir pris courageusement l’initiative d’une aussi grande réforme est un titre d’honneur pour ces Églises qui malgré leur petit nombre, une cinquantaine, ont donné un grand exemple. Il est impossible d’oublier qu’Edmond de Pressensé, disciple de Vinet, qui fut au cours de sa carrière politique le partisan si résolu, le défenseur si autorisé de la séparation, était l’un des pasteurs de cette Église libre[1].

Ce mouvement séparatif ne s’est pas limité à l’union des Églises évangeliques libres ; il s’est produit au sein même des Églises réformées et a abouti à la formation des communautés indépendantes[2] de l’État, mais rattachées officieusement aux Élises réformées. Il est nécessaire, en effet, de

  1. L’Union des Églises libres de France se compose d’Églises situées dans les départements les plus divers, Ardèche, Tarn, Lot-et-Garonne, Gironde, Rhône, Deux-Sèvres, Charente-Inférieure, Seine, Aveyron. Ces Églises, au même titre que les Églises réformées, ont un caractère national.
  2. En dehors des Eglises reconnues par l’État, se trouvent de nombreises communautés se rattachant cependant aux Églises réformées et qui au lendemain de la séparation en seraient parties intégrantes.