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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT

À la base se trouvait l’Église desservie par un ou plusieurs pasteurs ou ministres, nommés par le consistoire, conseil des anciens, élus « par le peuple ». Les ministres devaient être présentés à l’Église avant d’être nommés, le Consistoire devant examiner et juger les protestations qui pourraient s’élever. « Le silence du peuple était tenu pour exprès consentement. » Chaque Église avait sa vie particulière et dans chaque Église nul pasteur ne pouvait prétendre à un rang plus élevé que celui de ses collègues et nulle Église ne pouvait « prétendre domination » sur une autre Église. Cependant, comme des intérêts communs existaient entre elles, des liens étroits les unissaient dans une gradation sagement étudiée.

C’est ainsi que plusieurs Églises d’une même province formaient un colloque, composé des divers pasteurs de ces Églises accompagnés d’un « ancien » désigné par le consistoire. Le colloque était appelé à juger en première instance des différends qui s’élevaient dans les Églises qui les composaient.

Les Églises d’une même province se réunissaient en un synode appelé provincial, auquel chacune Église députait un pasteur et un ancien. Le synode réglait toutes les affaires ressortissant de la province, à l’exception de certaines questions et particulièrement les questions de doctrines sur lesquelles le synode national statuait définitivement.

Cette assemblée suprême était composée de députés laïques et ecclésiastiques. Chaque synode provincial élisait, dans son sein, deux pasteurs et deux anciens et autant de membres suppléants, chargés de représenter les intérêts de la province au synode national qui s’appela ainsi, dans l’origine, et à travers les siècles garda toujours ce caractère.

On peut dire que, dans ces temps anciens, les Églises réformées réalisèrent en pratique, surtout après la