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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


faire un appel à la nation, après vous être assuré de l’armée ». C’est la théorie du coup d’État. Ce qui importe à l’Église, ce n’est pas la tranquillité des États, mais le succès de sa doctrine, qui est celle du Syllabus.

Au cours de cette discussion, le principe de la séparation avait été nettement posé. Il l’avait été déjà d’ailleurs par M. de Freycinet, dans sa déclaration, après les élections de 1885. « L’intervention du clergé dans nos luttes politiques, et récemment encore dans les élections, disait-il, est pour les esprits sages le sujet de sérieuses préoccupations. Chacun a compris qu’une telle situation ne saurait se perpétuer et que le grave problème de la séparation de l’Église et de l’État ne tarderait pas à s’imposer irrésistiblement ». Et, en 1881, M. Ferry, disait déjà : « Si nous voyons, aux élections prochaines, ce que nous avons vu à une époque toute récente, s’il se fait une collusion entre les préfets de la France et les ennemis de la République, alors nous demanderons la séparation ; nous qui ne la voulons pas, nous vous dirons alors : l’heure est venue. »

Chaque fois que le problème se posait ainsi avec précision, la nécessité d’une loi préalable sur les associations apparaissait à l’esprit. C’est à Waldeck-Rousseau qu’il appartint de la faire voter.

C’est dans son discours de Toulouse, le 28 octobre 1900, que M. Waldeck-Rousseau exposa, pour la première fois, le problème avec une pleine lucidité.

Après avoir prévu que la loi nouvelle qu’il allait proposer aux Chambres aurait pour résultat de ne soumettre qu’au droit commun les associations, il ajoutait :


« Il s’agit ensuite, par la même loi, de faire face au péril qui naît du développement continu, dans