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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


d’accomplir la séparation des Églises et de l’État, ni de la préparer, mais nous avons reçu le mandat de faire respecter l’État, et si la séparation devait s’accomplir à la suite de l’agitation à laquelle je viens de faire allusion, la responsabilité en tomberait sur ses auteurs et non sur nous. »


Après le discours du Président du Conseil, on adopta l’ordre du jour suivant :

« Le Sénat, considérant que les manifestations récentes d’une partie du clergé pourraient compromettre la paix sociale et constituent une violation flagrante des droits de l’État,

« Confiant dans les déclarations du Gouvernement,

« Compte qu’il usera des pouvoirs dont il dispose ou qu’il croira nécessaire de demander au Parlement, afin d’imposer à tous le respect de la République et la soumission à ses lois, et passe à l’ordre du jour. »


Cet ordre du jour porte, entre autres signatures, celle de M. Ranc. Au cours de la séance, M. René Goblet avait affirmé ses préférences pour la séparation des Églises et de l’État. Cette thèse fut également défendue, quelques jours plus tard, à la Chambre des députés, par M. Pichon, à l’occasion d’une interpellation de M. Hubbard.

L’orateur constate que, depuis le Syllabus, le clergé ultramontain n’a jamais cessé d’intervenir dans nos affaires intérieures. Le pape intervient directement par des brefs. Dans leurs mandements, les évêques invitent à voter pour les candidats catholiques. Dans un moment critique pour lui, le clergé conseille au maréchal de Mac-Mahon, dans le cas où il ne serait pas soutenu par le Sénat, « de pourvoir au salut de la France d’une autre manière. Il faut