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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


mais ne consultera plus l’épiscopat avant de formuler ses définitions, qui sont définitives, irréformables, obligatoires, grâce uniquement à « l’assistance divine » ; le pape demeure le seul maître.

Contre lui, les « princes laïques » ne sauraient opposer leurs théories, leurs politiques ; vainement, ils prétendraient l’influencer, le circonvenir, l’amener à composition ; l’ère des pactes est définitivement close. D’autre part, le pouvoir pontifical s’isole de l’épiscopat pour ne point s’exposer à des menées personnelles, dont les suites fatales seraient l’affaiblissement de sa toute-puissance.

Les évêques, qui constituèrent au Concile la minorité opposante, firent leur soumission. Et le Gouvernement français lui-même ne mit aucun obstacle à la publication de la Constitution. Il est vrai que des événements plus graves occupaient alors son attention.

L’Italie seule répondit au concile. En septembre 1870, elle anéantissait la puissance temporelle du pape ; c’était obéir à la logique de son histoire. Il n’en est pas moins vrai que ce coup cruel porté à la soi-disant invulnérabilité du pontificat déchaîna la réaction ultra-catholique qui, se réclamant du Syllabus, rompit en visière avec la troisième République et l’eût mise en péril si les partis démocratiques n’avaient sonné le ralliement en face de l’ennemi commun.