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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


nus eussent été de 82 millions. La Chambre introuvable regimba contre de telles prétentions. Il y eut es royalistes assez avisés pour affirmer que l’État avait le droit de supprimer les corporations ; que, par suite, la propriété de ces corporations appartenait légitimement à l’État. L’article concernant le retour à l’Église des domaines non vendus fut seul voté.

L’Église ne se tint pas pour battue. La souveraieté par l’argent lui échappant en partie, elle réclama le monopole de l’enseignement, afin d’imprimer une empreinte ineffaçable sur l’esprit des. générations futures et d’assurer ainsi son règne moral.

Louis XVIII se vit déborder par les prêtres et leurs partisans ; il inclina vers un léger libéralisme et fit reprendre les négociations avec Rome.

Le 25 août 1816, l’ambassadeur du roi auprès du souverain pontife put enfin expédier à son gouvernement un projet de concordat. Le concordat de 1516 serait rétabli, mais celui de 1801 n’était pas annulé. Seuls, les articles organiques devaient être établis. En outre, le pape exigeait la démission des évêques qui ne reconnaissaient point le concordat de 1801.

Ces propositions n’eurent pas le don de plaire à Paris. Le gouvernement monarchique n’était point opposé aux articles organiques.

Le Concordat de 1817. — De nouvelles négociations aboutirent. Le 11 juin 1817, le quatrième concordat avait pris forme.

Son apparition remua extrêmement l’opinion. Elle donna naissance à un nombre considérable d’écrits, la plupart contre cette convention.

On était, en effet, arrivé à une époque où tout acte religieux émanant de Rome inspirait une vive défiance. La plus violente critique porta sur ce point