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Étude sur la Biguine Créole (folk danse) by Andrée Nardal

À la faveur de l’Exposition Coloniale, la biguine, danse des Antilles, est devenue la danse à la mode. L’étymologie de ce mot que l’on prononce aussi « béguine » est à peu près inconnue. Lancée à Paris avec les bals nègres et esquissée l’hiver dernier par Joséphine Baker dans « Paris-qui-remue », la biguine connait maintenant la grande vogue… Et les bals nègres ne cessent de se multiplier à Montparnasse. Le plus récent est le « Tagada Biguine ». Dans les dancings parisiens, cette danse est présentée sous forme d’attraction.

Cependant il est à déplorer que la biguine ne soit connue des Parisiens que sous un aspect obscène alors qu’elle peut allier tant de grâce langoureuse à un si fol entrain, suivant que le rythme en est lent ou précipité. Deux pas de côté glissés, à peine indiqués, déterminant un souple déhanchement : tel en est le principe. La Biguine diffère du blues, qui est un balancement général du corps, et du charleston, essentiellement rythmique.

Dans la vraie biguine, les danseurs ne s’enlacent pas. Ils miment la poursuite éternelle de la femme par l’homme. La première avance, recule, a