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ESSAI SUR L’HISTOIRE

ger, en les oblitérant, la structure même des expressions bretonnes, et qu’elles ont garde leur ampleur, leurs fortes désinences, et, si j’ose dire, leur vigoureuse charpente primitive. Elle n’a pas attaqué davantage ces liens presque insaisissables qui enchaînent entre elles les idées, je veux dire les règles du langage. La grammaire bretonne du xve siècle est exactement ce qu’elle était au ve ; même système de déclinaison, à l’aide d’articles et de prépositions (i), même forme double de conjugaison, au personnel et à l’impersonnel, pour l’actif et le passif (2) ; même inobservation des règles de permutation des consonnes, suivies dans la langue parlée. Quant à la combinaison des mots, ce qui est fort différents des lois grammaticales, et arbitraire en soi, il y a quelques légères modifications, comme il y en a, et c’est la plus grande dans le vocabulaire et l’orthographe, ainsi que je l’ai dit j mais, hors de là, nulle différence. En purgeant les textes sur lesquels je m’appuie, de mots d’importation étrangère, et les remplaçant par les vraies expressions celtiques, en les écrivant dans une orthographe méthodique, régulière et conforme au génie du breton, ou simplement en les rapprochant, quand cela est possible, de textes identiques antérieurs au xiie siècle, on acquerrait la preuve de ce que j’avance (3). Seul, le Brud er brénined, grâce aux époques reculées où il a été composé et remanié, n’aurait, bien entendu sous le rapport de la langue, aucune correction à subir (4).

Celte précieuse chronique, dont l’original armoricain fut transporté dans le pays de Galles par le gallois Walter Calenius, en l’année 1125, et y devint le fondement de toutes les histoires en langue nationale qu’on y écrivit depuis, eut sans doute produit le même mouvement historique dans notre Bretagne française, et conservé, pour l’orthographe et le langage, les bonnes traditions dupasse. Un autre ouvrage breton-armoricain,

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  1. (Ij An bet, le monde (Ste Nonne, p. 2.) Eux don nessafu ha don dleourien ; ha non dilaez (euz) a hanen, de ce lieu-ci (Ib. p. 4). Ouz-iff da vezout temptet ; hoguen hon dilivret hon (ouz-in) de moi (Ib. p. 4). Leûn ah a glac’har, oll anquen. Evelse bezet graet. (Heuriou. f. vj.) plein de chagrin (Ib. p. 8). Da tregont blizien V/^ :« ; »«-> :.,««„ ^n n é. 1. -i t {Ib. p. 4). A trente ans. Dit (pour da Ü). A toi ZZil^n <Ti^^ Pater (Tavantlexu-^ siècle : Ib d6 etc llein{hoD) lad erhounoudenn nefouez, skîiK- P. TiDiEVi të heno i deuel të lier naz ; gouneller të (2) Me eo Merhn am EDx(euzl valicinel. Je io^^l j^egis fégiz) enn nef ar douar ivez,• ro fuU Merlin qui ai prHil (Ib. p. 48]. Te, flu- do i-ni heziu{hiziou]hein hara pemdeziol [pemniier. .. a laziff. Kuniter, je le tuerai (Ib. p. désiekj ; ha mazcu i-ni (d’hon-ni) hein delc- . Aman… k toe sebeliet, a credaffj ici, diou [dléou] ’vel e mazeuom-ni Vn deledouir d a clé enterre, je crois.— Dek her, qu il soit (d’iion dlcourien). Ha nag arouin ni e proveicnu ( p. 6 ;. Il serait facile de multiplier les digaez ; eizr gwarez-nirag droug. Tel-hen becxemples pour tous les autres temps des rct. (Myvyrian. Arch. T. I. p. 558.) vf :rbes.
    On va en juger par l’Oraison dominicale, (4) Il commence par ces mots
    El lever (levrj
    telle qu’elle est donnée dans les Heures bre- a gelver ë (ar) Brûd, ned amgen ( ned eo né-Vjnnet ci /a(inc« du xv 8iècle, et telle qu’elle était met) isloriaou Brénined énez Brelaeñ hag heu avant le xir. Je conserve à chacune sa physio- (ho) henôiou (hanôiou) oV (oc’h ârjkenlaf héd nomie orthographique. Voici la plus moderne : e (ann) divézaf… Brelaeñ a gelvetgwech arall Hon lai pchenni so enn nejfuou ; bezet hoz Albion, etc. « Le livre qui est nommé le Brut hanô sA’fTiFiET ; deuel deomp hel hoz roente- (tradition) n’est que les histoires des princes de lez ; cvel en neffuar en dotiar davezo grael ho l’île de Brefagne et leurs noms, du premier au voi. oNTKZ ; roil don corffou an bara matériel, dernier… La lirclagne était nommée autrefois doncncffûu an bara cellstiel, hiziu ; pardo- Albion, etc. (Musée Britann. Biblioth. Colon. fsp. i dimp houpechedou etef maz pahdoxnomp Cleop. B. 5, 19. A. col. 1. verso. ) plus