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REVUE MENSUELLE.
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Les Rayons et les Ombres. — Romans. — Poésies. — Faculté des Lettres.


La vanité jalouse, cachée sous le masque du système, a repoussé M. V. Hugo de l’Académie. Ce corps défaillant s’est volontairement privé du seul nom qui pût le rajeunir et l’illustrer. Une vengeance était permise au poète : c’était de répondre par une œuvre de génie à cette aveugle excommunication de parti. Il vient d’user de ce noble droit, en publiant les Rayons et les Ombres. Jamais triomphe plus complet n’a dignement couronné une poésie aussi admirable ; jamais touche plus savante n’a fait ressortir une conception plus profonde ! Depuis le morceau qui immortalisera le statuaire David ; jusqu’aux vers qui vengent si magnifiquement la mémoire de Mme d’Abrantès d’une basse proscription ; depuis la pièce dédiée à Mlle L. Bertin, jusqu’à celle qu’il adresse à ses enfants, M. V. Hugo s’est élevé au-dessus de tout éloge. L’énergie s’y mêle à l’harmonie la plus enchanteresse, et la splendeur de l’expression n’y est surpassée