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À MON AMI B. C.


Mon ami, tu veux, connaître les jours de mon enfance et t’associer, dis-tu, à mes joies d’autrefois, Moi aussi j’ai besoin du passé, et quand le présent pose sur ma jeune tête sa froide et lourde main, que je n’ai plus de fleurs à cueillir, d’harmonie à entendre, que mes genoux chancellent sous moi ; dans cette désolante réalité de la vie, j’aime à porter mes regards en arrière, à tourner une fois encore la tête vers ce vieux passé qui se meurt comme toute chose d’ici-bas. J’aime, pauvre enfant de la terre, à m’écrier encore : Adieu ! adieu mes rêves d’un jour, mon brillant soleil qui ne luit qu’une fois ! Adieu ! car la vie est là qui me pousse et m’emporte. Je voudrais rester avec toi, ma naïve et simple rêverie ; je voudrais vous cueillir encore, fleurs du ruis-