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Elle chante ou gémit doucement oppressée,
Oh ! bien souvent alors, j’écoute ma pensée ;
J’écoute, et puis sondant chaque élan de bonheur,
Je ne vois, mon ami, qu’un désir dans mon cœur. —

Et ce désir n’est pas une soif importune
De ce bruyant plaisir que donne la fortune,
Ce n’est point vaine ardeur pour ce luxe orgueilleux
Qui pare l’opulence et fascine les yeux ;
Non, cet éclat jamais n’excita mon envie,
Un si frêle bonheur ne peut dorer ma vie ;
Oh ! non, mais le désir qui me vient chaque jour,
Le désir de mon cœur, c’est un désir d’amour.

Aimer, puis être aimé !… Dans une autre existence
Respirer à toute heure intime jouissance ;
Vivre à deux de bonheur, de mystère et d’amour,
Entendre un doux aveu puis le dire à son tour ;