Page:La Variété, revue littéraire, 1840-1841.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 274 —

Un Cercueil !


Entendez-vous ces chants ? Ces sombres chants de deuil ?
Quel est celui qui passe au fond de ce cercueil ?
Je le sais… je comprends cette couronne blanche…
Oui, je sais quelle fleur vient de quitter sa branche ;
          Je sais qui dort dans ce linceul !

La pauvre jeune fille, elle vécut un jour !
Elle n’a pu comprendre et la vie et l’amour,
Comme une fleur bien vite elle s’est effeuillée ;
C’est un oiseau de moins sous la verte feuillée,
          Son départ sera sans retour !

Elle rêvait sans doute un heureux avenir,
La mort était bien loin… Pressé de la bénir,
Dieu l’a prise à sa mère. En ravissant cet ange,
Il a voulu garder ses ailes de la fange,
          Pour qu’à son âme il pût s’unir.

E. Besnou.