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PAYSAGES BRETONS.
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POÉSIES.
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Par M. Paul LOYSEL.
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Ô Vierge ! à ton autel je suspendrai ma lyre :
Daigne garder mon cœur d’un coupable délire
Que par ton saint amour mon chant soit inspiré !
Si ma main s’égarait sur une corde impure,
Étouffe avec la tienne un odieux murmure,
Avant qu’à mon oreille elle ait encor vibré,


C’est donc, comme on le voit dans ces premiers vers, sous le patronage de la mère de Dieu que l’auteur du recueil prend la lyre et se met à chanter. Il n’a pas fait défaut à sa sainte protectrice, car toutes ses inspirations sont empreintes d’un caractère religieux et du sentiment profond d’une âme vraiment chrétienne. Le poète, comme il le dit, ne veut pas que la jeune fille se trouble à la lecture de son livre ; il ne veut pas que la mère le défende à son enfant, et nous l’en félicitons ; car un bon livre, par le temps qui court, c’est chose assez rare. La littérature, dont la mission est si noble quand elle est l’interprète de la beauté et de la vertu, semble avoir abdiqué son