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de la nature sa fraicheur et sa beauté, sérieuse dans ses mœurs ; ne songe qu’à bien faire. Plaire à son époux est toute son étude ; la modestie est sa parure et semble toute sa personne ; ses vêtemens sont faits de sa main et de celle de ses servantes ; qui travaillent avec elle…

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Sa voix n’a ni éclat, ni perfides minauderies, ni accents saccadés ; c’est un son qui flatte, bien que l’expression en ait quelque chose de sévère. Ses yeux brillent, mais d’une lumière céleste ; plus heureuse encore quand elle a donné le jour à des enfans sanctifiés parelle. Sobre, la frugalité est pour elle l’ornement de sa table ; mais les hymnes qu’accompagne la harpe de David retentissent dans sa demeure, et la poésie de ses chants en devient plus douce encore. Voilà ma poésie et mes chants, à moi ; arrière la muse menteuse des païens ; qu’elle garde son bruit pour ceux qui font leurs délices de Vénus, de Mars et de tous ces faux dieux ; mon seul amour est Jésus.


Gerson.
ÉLÉGIE SUR LES MALHEURS DU TEMPS.
(Extrait de l’ouvrage intitulé : De Consolatione Theologiæ, liv, 1er.)

Oiseau exilé plus d’une fois sur la rive étrangère, me voici de retour et j’aperçois les murs de ma patrie. Ô salut ! terre chérie où je reçus le jour, salut, noble France, illustre cité de Paris, glorieux palladium. Mais que vois-je ? La fureur des guerres civiles a tout bouleversé ; le sang coule à grands flots