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Et la mort l’a gravé de son doigt souverain
Pour que chacun y lût son funèbre destin.
C’est le sceau de la tombe : éblouissant de gloire,
Seul le Christ le brisa pour finir sa victoire !
Oui, c’est ici l’écueil où les vœux d’avenir,
Insensés qu’ils étaient, heurtent pour s’engloutir ;
Car l’avenir n’est point de ce monde où nous sommes,
La terre est un exil pour nous tous pauvres hommes ;
Et malheur à celui dont le frivole orgueil
S’exhausse sur des biens dominant un cercueil ;
Le piédestal s’écroule, et le cercueil dévore
Le mortel et les biens qu’il entassait encore.


Ici-gît ! — De ce mot surgit la vérité,
Le néant de la vie et l’immortalité !
L’espérance rayonne au-dessus de la tombe ;
Elle seule affermit le chrétien qui succombe ;
Et semblable à la fleur croissant près de la mort,
La foi survit plus belle et lui montre le port.