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REVUE MENSUELLE



Toussaint-Louverture — Romans et Nouvelles — Poésies
Une Revue critique.

M. de Lamartine prépare, dit-on, un drame pour le Théâtre-Français. Cette œuvre intitulée Toussaint-Louverture, serait le complément des opinions émancipatrices proclamées par l’auteur dans ses discours parlementaires, à l’occasion de l’esclavage des noirs. — En ne nous arrêtant pas sur cette tentative théâtrale, nous pensons que M. de Lamartine ne saurait manquer de nobles idées dans l’exposition de sa théorie, mais qu’il a trop profondément prouvé son entière ignorance du véritable état de l’esclavage dans nos colonies, pour faire naître une conviction quelconque de son côté. — Des publications récentes, d’une bien moins grande importance sans doute, obtiennent un succès que, proportionnément, le drame social du grand poète sera peut-être loin de conquérir ; ce sont le Cabaret des Morts et le Peloton de fil de M. R. de Beauvoir, deux modèles de style facile, élégant et coloré ; puis une nouvelle du même auteur, le Neveu du Mercier. Cette dernière publication rappelle une des pages intimement du xviie siècle ; c’est l’histoire dramatique de la courte et brillante apparition de Tancrède de Rohan, dépossédé de son nom, par Henri de Chabot.

— Madame Clara Francia Mollard vient de publier un volume de gracieuse poésie qu’elle dédie à M. V. Hugo. — Entre autres Grains de Sable — tel est le titre de l’ouvrage — madame Mollard adresse au poète un beau sonnet dont les deux derniers vers contiennent à la fois un éloge religieux d’admiration et une épigramme sanglante ; nous n’a-