marche circulaire ; il la suspendit enfin ; ses yeux s’attachèrent avec impatience au globe majestueux qui s’abîmait lentement dans l’horizon,
Une lueur rougeâtre teignit long-temps encore l’extrémité de son chaperon gris. Mais à peine en eut-elle disparu, qu’une trompe de cuivre, dépassant les créneaux où il s’appuyait fit entendre des sons rauques et prolongés. À ce signal bien connu, deux clercs enveloppés de leur robe noire, sur laquelle tranchait l’écharpe blanche des Armagnacs, sortirent de l’arcade du Châtelet sous laquelle passait la rue Saint-Leuffroi, Ils se dirigeaient vers une maisonnette adossée au mur percé pour l’arcade.
Cette maisonnette appelée Barrière du guet lui servait de corps-de-garde. Un groupe de bourgeois, portant tous l’écharpe blanche, mais armés d’une manière disparate et grotesque, et du milieu desquels s’exhalait une odeur de poix bien prononcée, en obstruait déjà la porte. C’était le métier des Sueurs ou cordonniers qui se présentait pour la garde de nuit. Les deux clercs entrèrent, s’assirent en face de deux petites tables noires, et s’occupèrent à compulser le cahier des rôles.
Parvenus au rôle du jour, le clerc qui était chargé du guet assis, guet dormant, ou guet bourgeois, procéda à un appel auquel nul des Sueurs ne manquait. Il désigna ensuite six d’entr’eux pour la garde intérieure du Châtelet, six pour la garde extérieure, six pour veiller à la sûreté des saintes reliques dans la cour du Palais. La Cité, les Innocents, la Grève, la porte Baudoyer, furent assignés pour poste à autant de détachements de six hommes. Le reste fut réparti dans les principaux carrefours.
Cette opération à peine terminée, le guet royal arriva. Les sergents à pied et à cheval, qui le composaient, se faisaient remarquer par l’éclat et la solidité de leurs armes. Une étoile d’étoffe jaune ornait uniformément leur poitrine. Le chevalier du guet, leur chef, la portait également, mais en or, et sur son
