En présence d’un tel spectacle, y aurait-il un homme assez abandonné de Dieu pour ne pas reconnaitre, pour ne pas saluer avec attendrissement et respect cette loi du progrès que le Christianisme a dévoilée au monde, et dont il poursuit encore aujourd’hui l’application à tous les développements de l’intelligence humaine, à la politique et aux sciences, à la législation et aux beaux arts ? N’y a-t-il pas dans cette rénovation de l’humanité par la loi évangélique, des traits fortement distinctifs qui permettent de lui assigner un nom particulier ; et de confondre son triomphe avec le triomphe même du spiritualisme ? L’âme ne joue-t-elle pas ici un rôle qu’elle avait désappris dans l’antiquité païenne ? N’est-elle pas rendue à sa nature généreuse ; à son instinct divin, à tous les sentiments de haute moralité, de sacrifices et d’héroïsme ? Ne pourrions-nous pas dire enfin que les doctrines chrétiennes forment l’immense dépôt de toutes les traditions spiritualistes de l’humanité, tandis que les croyances du Paganisme étaient le honteux égout de toutes les passions et de toutes les absurdités matérialistes ?
Serait-ce donc une tentative déplacée, que de former un reeueil où toutes les inspirations littéraires, fournies par la pensée chrétienne à nos jeunes poètes, où toutes les nobles émotions que les arts, sortis du Christianisme, peuvent communiquer aux historiens, aux moralistes naissants, trouveraient un lien qui les réunit, un foyer domestique où tous ces frères de cœur, d’âge et de pensée viendraient donner quelques révélations de leur nature, et se préparer aux luttes plus sérieuses d’une autre publicité ?
Cette entreprise nous semble d’autant plus opportune que la pensée chrétienne, la pensée du devoir et les doctrines spiritualistes, ont encore à soutenir de fortes épreuves, et sont dangereusement engagées dans la mêlée que se livrent les intelligences. Vous pourriez compter les mains qui cherchent à couvrir le feu sacré, et à le garder contre le souffle des passions, contre les atteintes grossières des vieux adorateurs de la pierre
