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eux, car ils ont éveillé dans mon sein la haine et la colère ! Malheur ! car j’écoute avec volupté les conseils terribles de ces deux sœurs de la vengeance.

Écoute, Alphonse, il faut partir à l’instant, il faut aller à Portici, et ce soir nous serons au bal que donne le duc de Palerme.

L’expression du prince devint effrayante ; un sourire sauvage glissa sur ses lèvres ; mon maître en fut effrayé et répondit avec indécision :

— Comment ! insulter le ministre dans sa demeure ?

— Tu es fou, j’ai deux bravis à mes ordres.

— Honte sur nous, Ferdinand, c’est un meurtre ! Le prince éclata.

— Tu deviens insensé. Ne sais-tu pas que dans notre Italie, la vie d’un homme se vend pour de l’or ?

— Ferdinand, je déteste Palerme et Sorrente ; j’irai jusqu’au pied du trône les écraser de mon mépris ; là, s’ils étaient assez vils pour souffrir mes insultes, ma main scellerait sur leurs visages le cachet d’ignominie qui ne s’efface qu’avec le sang. Mais un assassinat, jamais ! Je veux me venger dignement, comme un gentilhomme,

— Moi, comme un Napolitain !

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Le soir, un bal resplendissant avait lieu chez le duc de Palerme ; toutes les beautés de la cour y déployaient leurs grâces et leur coquetterie. Le roi y parut un instant, sa figure était soucieuse ; à son aspect, la joie se tut et quand sa Majesté se fut retirée, la danse et l’enivrement reprirent leurs élans. La même nuit, le prince de Sorrente fut insulté en sortant du bal et